À Labé, le réseau routier se détériore à un rythme alarmant, transformant la circulation en un véritable parcours du combattant. Sur plusieurs axes principaux comme secondaires, l’asphalte a disparu par endroits, laissant place à de larges crevasses, des nids-de-poule béants et des plaques de terre rouge glissante. Les pluies récentes ont aggravé la situation : de grandes flaques d’eau stagnent sur la chaussée, recouvrant les trous et piégeant les usagers qui s’y engouffrent parfois sans s’y attendre.
Par endroits, les routes se réduisent à un étroit passage, rongé sur les côtés par l’érosion. C’est le cas de la route Labé-Mali dont les travaux de bitumage ont été lancés il y’a près d’un an. Les véhicules doivent zigzaguer entre les fissures, tandis que les motos, principal moyen de transport de la population, risquent à tout moment de se renverser. Dans certains quartiers, les caniveaux inexistants ou mal entretenus déversent l’eau de pluie directement sur la route, créant des boues qui emportent gravier et goudron.
La rédaction de Foutakameen.com a sillonné quelques axes routiers de la ville pour constater l’ampleur de la dégradation et recueillir les témoignages des habitants.
Mamadou Oury Souaré, rencontré en pleine traversée d’un tronçon presque impraticable dans le secteur Paraya en plein centre ville, décrit un quotidien difficile :
« Comme vous pouvez le constater, il est très difficile de circuler sur cette route. Parfois, on est obligé de descendre de la moto pour la pousser. La population fait face à de sérieux problèmes à cause de cet état. À vrai dire, les gens tombent presque chaque jour en l’empruntant», explique-t-il.
Face à cette situation, il lance un appel pressant :
« Je demande aux autorités et aux bonnes volontés de venir à notre aide. Cette route nous épuise chaque jour et rend nos déplacements très pénibles. »
Thierno Sadou Diallo, taxi-motard, raconte que les dangers ne se limitent pas aux chutes :
« On rencontre énormément de problèmes ici. Quand il pleut, c’est encore pire : la route devient glissante comme du savon. Les passagers nous confient parfois leurs bagages, qu’on met sur le réservoir ou derrière. Mais si tu ne fais pas attention, tu peux glisser et tout renverser. Chaque jour, des gens tombent. Un jour, un client a perdu tous ses œufs en chutant. Moi-même, je suis tombé ici. Les caniveaux sont mal conçus, l’eau déborde et cherche un autre passage, ce qui creuse davantage les trous», décrit cet autre usager.
Cette dégradation avancée ne se limite pas à un seul axe. Dans les secteurs périphériques comme le secteur Boleya, certaines routes sont désormais coupées en deux par des ravines creusées par les eaux de ruissellement, isolant des familles entières et perturbant les activités économiques. Les véhicules de transport en commun augmentent leurs tarifs pour compenser l’usure rapide de leurs engins et les détours obligatoires, ce qui se répercute directement sur le porte-monnaie des habitants.
Entre chutes, pertes de marchandises, isolement de certaines zones et difficultés d’accès aux marchés, hôpitaux et écoles, la population de Labé vit une situation de plus en plus insupportable. Les habitants réclament une intervention rapide des autorités pour réhabiliter les routes, installer des caniveaux fonctionnels et assurer un entretien régulier afin d’éviter que la ville ne se retrouve totalement paralysée.
Mamadou Dian Diallo et Laouratou Diallo pour foutakameen.com
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