Le métier de forgeron est l’un des plus vieux métiers au monde, pratiqué par de nombreuses générations. Mais depuis plusieurs années, ce métier est confronté à de nombreuses difficultés, notamment en raison du manque d’intérêt de la nouvelle génération pour l’apprendre. Nous sommes allés à la rencontre d’un forgeron de naissance qui nous explique en long et en large comment ce vieux métier se porte actuellement.
Mamadou Bailo Kanté, qui a hérité de ce métier de ses grands-parents, explique la situation actuelle de cette profession transmises de génération en génération
« Moi, j’ai trouvé mes parents dans ce métier, et eux aussi ont trouvé mes arrières-grands-parents dans ce même métier. Donc, j’ai hérité de ce savoir-faire depuis mon enfance. Aujourd’hui, nous fabriquons plusieurs matériels de travail comme des dabas, des marteaux de différents poids, des haches et bien d’autres outils », indique-t-il.
Interrogé sur l’intérêt des clients pour les produits fabriqués, il répond :
« Les gens viennent ici pour acheter ce dont ils ont besoin, comme des dabas, des marteaux et d’autres matériels que nous fabriquons », ajoute Mamadou Bailo Kanté.
Toutefois, certains clients se plaignent parfois de la qualité des produits. Ce forgeron, qui pratique ce métier depuis de nombreuses années, apporte des précisions.
« Si tu veux avoir des clients fidèles, il faut bien faire ton travail afin que chaque personne qui vient acheter soit satisfaite. C’est ainsi que l’on peut stabiliser sa clientèle. Si un client revient parce qu’il n’est pas satisfait du produit, nous le changeons pour lui. C’est notre manière de travailler », précise-t-il.
Concernant la croyance selon laquelle il est interdit d’entrer avec des chaussures dans un atelier de forgeron, il banalise cette affirmation.
« Si tu mets trop de restrictions et de règles dans ton lieu de travail, tu risques de décourager les clients. C’est pourquoi, chez moi, les gens peuvent entrer avec leurs chaussures», révèle-t-il.
Revenant sur les difficultés qu’ils rencontrent, il égrène quelques-unes.
« Allumer le feu, battre le fer pour gagner sa vie, ce n’est pas facile. Mais c’est ainsi que nous travaillons et gagnons dignement notre vie. J’ai même pu construire une maison pour ma famille grâce à ce métier. Nous nous remettons à Dieu et nous continuons de travailler », indique-t-il.
A la question de savoir s’il reçoit des jeunes prêts à apprendre le métier, il répond avec inquiétude.
« Il y en a quelques-uns qui viennent pour apprendre, mais même ceux qui viennent ne sont pas très concentrés. C’est très inquiétant, car si les jeunes refusent d’apprendre ce métier, il risque de disparaître » regrette-t-il.
Il faut noter que plusieurs métiers artisanaux risquent de disparaître faute de nouvelles générations pour prendre le relais.
Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com
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