Alors que beaucoup de Guinéens croyaient que la transition prendrait fin le 31 décembre 2024, comme prévu dans le protocole d’accord signé entre la junte et la CEDEAO, le ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a affirmé lors d’une interview publiée le week-end dernier que cette date ne marquerait pas la fin de la transition. Face à cette déclaration, les citoyens de Labé ont réagi.
Selon Barry Moussa Mouctar, la montagne a accouché d’une souris.
«Nous savons tous que le CNRD est arrivé au pouvoir de manière illégale, mais il avait rassuré le peuple de Guinée que les erreurs du passé ne se reproduiraient pas. Tout le monde était content, espérant qu’ils changeraient la vie de la population. Mais aujourd’hui, la situation inquiète», laisse entendre ce citoyen.
Il appelle les autorités guinéennes à privilégier la paix pour éviter que le pays ne bascule.
« Il faut tout mettre en œuvre pour maintenir la paix et rassembler tous les citoyens. Quand on est au pouvoir, on peut tout faire, mais rappelons-nous que tout est éphémère. Prenons exemple sur la Syrie : Bachar al-Assad a tout fait aux Syriens, mais il a fini par fuir son pays. L’histoire se répète ».
Ibrahima Bah, pour sa part, se montre pessimiste quant à l’organisation des élections par le CNRD à la date indiquée.
« Nous n’avons aucun espoir que le CNRD organise des élections. Mais s’il y a un consensus, nous pouvons envisager un gouvernement d’union nationale. Même s’ils restent au pouvoir longtemps, ils ne feront pas ce que nous attendons d’eux, c’est-à-dire organiser des élections et partir. Je demande donc au général Mamadi Doumbouya de faire appel aux grands partis politiques pour mettre en place un gouvernement d’union nationale», lance-t-il.
Mamadou Saliou Diallo lui, souhaite à ce qu’un temps supplémentaire soit accordé aux militaires pour achever les chantiers entrepris.
« Ils avaient annoncé que la transition prendrait fin en décembre, mais vu la situation actuelle du pays, ce n’est pas possible. Notre pays est en chantier. À mon avis, nous devons leur donner un peu de temps, pas trop, juste assez pour qu’ils terminent les travaux entrepris. Ensuite, ils pourront organiser les élections et remettre le pouvoir à celui que le peuple aura choisi. Cependant, je leur demande aussi d’accélérer les choses pour que cette transition prenne fin rapidement», estime-t-il.
Si une partie de la population et des forces vives exige que la transition prenne fin le 31 décembre, les membres du gouvernement, eux, semblent avoir une vision différente.
Abdoul Karim Baldé pour foutakameen.com
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