À Labé, les personnes handicapées, préoccupées par l’avenir de leurs enfants, se plaignent du manque de moyens pour assurer leur scolarisation. Malgré leurs handicaps, certains parents font preuve de détermination et se battent pour offrir une éducation à leurs enfants.
Devant la grande mosquée de Labé, un père de famille confie.
« Moi, que vous voyez ici, j’ai quatre fils qui étudient. Deux d’entre eux sont dans une école publique, et les deux autres dans le privé. Mais c’est grâce à la générosité de bonnes volontés que je paie leurs frais de scolarité », explique Ibrahima Bowounloko.
Interrogé sur le rôle du service de la Promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, il affirme n’avoir jamais bénéficié d’un quelconque soutien venant de ce département.
« Je n’ai jamais vu quelqu’un venir nous demander comment scolariser nos enfants. J’ai même eu un accident et j’ai été amputé du pied, mais personne de ce service n’est venu, même pour me rendre visite. Ils ne se soucient pas de nous. Moi, personnellement, je répare des parasols, et c’est avec ça, ainsi que l’aide de bonnes volontés, que je prends en charge les études de mes enfants », indique-t-il.
Cette situation laisse les infirmes dans l’incertitude renchérit notre interlocuteur.
« Nous rencontrons beaucoup de difficultés. Hier encore, mes enfants sont venus à la maison pour réclamer leurs frais de scolarité. Et sans argent, vous voyez ce que ça implique », se lamente-t-il.
Pour alleger leur souffrance, Ibrahima, handicapé de son état, lance un appel à l’endroit du département de l’action social et des personnes vulnérables.
« Nous demandons au service de la Promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, ainsi qu’aux bonnes volontés, de nous venir en aide. Même s’ils ne veulent pas nous aider directement, qu’ils aident au moins nos enfants, pour qu’ils puissent étudier et ne pas finir comme nous », plaide Ibrahima Bowounloko
Il est important de souligner que, faute de moyens, de nombreux parents handicapés ne parviennent pas à scolariser leurs enfants. Ces derniers se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes, errant avec leurs parents sans aucune perspective.
Abdoul Karim Baldé pour foutakameen.com
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