Pendant la saison des pluies, de nombreuses maladies frappent les animaux domestiques, notamment les chèvres, les moutons et les vaches. Face à cette situation qui peut causer d’importantes pertes aux éleveurs, la rédaction de Foutakameen.com est allée à la rencontre d’un médecin vétérinaire, Dr Filey Wann, qui apporte des précisions sur ces pathologies animales courantes dans la préfecture de Labé.
« Les maladies telluriques sont les plus fréquentes chez les bovins et les ruminants. Il s’agit notamment des deux types de charbon (symptomatique et bactéridien) ainsi que de la pasteurellose. Ce sont des maladies récurrentes dans certaines sous-préfectures et dans les zones périphériques de Labé », explique-t-il.
Le vétérinaire évoque également la peste des petits ruminants, une maladie virale spécifique aux chèvres et moutons qui sévit dans plusieurs localités de la région. À cela s’ajoutent diverses pathologies aviaires.
« Qu’il s’agisse de ruminants ou de volailles, la prévention est toujours préférable. Il existe des vaccins. Malheureusement, quand ces maladies arrivent dans une localité, il n’y a souvent plus de traitement efficace possible », regrette-t-il.
Les maladies les plus fréquentes dans la préfecture de Labé
Selon Dr Filey Wann, plusieurs cas de charbon, de maladies telluriques et de pasteurellose sont signalés dans différentes communes rurales.
« Le charbon symptomatique peut sévir dans une sous-préfecture, le charbon bactéridien dans une autre, la pasteurellose dans une troisième. Il est rare de voir ces trois maladies apparaître simultanément dans une seule communauté rurale, mais dès l’apparition de l’une d’elles, la logique voudrait qu’on vaccine contre l’ensemble des maladies telluriques », conseille-t-il.
Il déplore aussi l’attitude de certains éleveurs qui attendent que la maladie frappe un voisin avant d’agir.
« Quand la maladie est virale, il n’y a pas besoin d’antibiotiques. Tout ce qu’on peut faire, c’est soutenir l’animal jusqu’à sa mort pour ne pas l’abandonner. Pour les maladies comme le charbon bactérien, cela peut être foudroyant : l’animal meurt dans l’heure », prévient-il.
Entre efforts personnels et pertes, Souleymane Bah, un éleveur rencontré à Labé, témoigne :
« Ce sont les vétérinaires qui nous aident à soigner nos bétails. Parfois aussi, on utilise nous-mêmes des médicaments comme le paracétamol. Certains animaux s’en sortent, d’autres meurent, et ça représente une perte importante pour nous. »
Face à ce constat, Dr Filey Wann propose des solutions :
« Il faut que les éleveurs prennent contact avec les services d’élevage. Il est essentiel d’identifier le cheptel – gros ou petit bétail – et de le vacciner. C’est seulement une fois les animaux protégés que l’on peut parler de déparasitage ou de soins complémentaires. Quand l’animal est déjà malade, il est trop tard», affirme le vétérinaire qui estime qu’il est impératif que les autorités, les éleveurs et les techniciens d’élevage travaillent ensemble :
« Sensibiliser les éleveurs est essentiel pour qu’ils prennent soin de leurs troupeaux, les vaccinent, les nourrissent correctement. Sinon, ce sont des investissements qui partent en fumée», conseille-t-il.
De son côté, Souleymane Bah dit soigner ses troupeaux tous les six mois et lance un appel aux autorités :
« Tous les six mois, j’achète les produits pour faire vacciner mes chèvres et mes moutons. Je demande aux autorités de nous venir en aide, d’organiser des campagnes de sensibilisation dans les villages. Et j’invite mes collègues éleveurs à ne pas investir dans un animal à un million de francs ou plus sans assurer son suivi sanitaire. Il faut faire vacciner les troupeaux », lance-t-il.
Abdoul Karim Baldé pour foutakameen.com
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