Une décision collégiale relative aux propos controversés d’Oustaz Abdoul Hamid Bah a été prise dans la matinée de ce mercredi 16 juillet 2025. Imam à la mosquée de Hooré Hollaadé, Oustaz Abdoul Hamid Bah a été suspendu de ses fonctions d’imam dans et interdit d’accès au sein de ladite mosquée suite à des propos jugés « diffamatoires » et offensant à l’endroit de la communauté locale de Labé qu’il a tenus lors de son sermon du vendredi dernier.
Le secrétaire préfectoral des Affaires religieuses de Labé, Elhadj Mamadou Mouctar Baldé, est revenu sur cette affaire qui enflamme la toile ces dernières 24 heures :
« Les faits se sont déroulés lors de la prière du vendredi. Pendant son sermon, il a tenu des propos que je ne souhaite même pas répéter ici. Vous en avez certainement entendu parler via les réseaux sociaux ou d’autres canaux de communication. Ce qu’il a dit est tout simplement inacceptable, même en dehors d’un lieu de culte, et encore plus à l’intérieur d’une mosquée, pendant un sermon », fustige Elhadj Mouctar Baldé.
Face à l’ampleur que ces propos ont suscité dans l’opinion, une réunion d’urgence s’est tenue ce mercredi 16 juillet à 10h au Foyer islamique Thierno Aliou Bhoubha N’dyan. Ont pris part à cette rencontre : les représentants de l’inspection régionale des affaires religieuses, du secrétariat préfectoral et communal des affaires religieuses, les imams de la mosquée concernée, les imams du quartier, les notables locaux, la délégation spéciale de la commune urbaine de Labé, ainsi que les représentants des quatre grandes familles de Labé (connues sous le nom de Alloudjè).
Les fondations Karamoko Alpha Mo Labé et Thierno Aliou Bhoubha N’diyan étaient également représentées, ainsi que de nombreux autres grands dignitaires de la ville.
« Nous étions plus de 70 personnes. L’objectif était de recueillir des informations précises et de prendre une décision juste face à cette situation », a précisé ce responsable préfectoral des Affaires religieuses.
Durant cette rencontre, les autorités ont vérifié l’autorisation de construction de la mosquée de Hooré Hollandé signée le 19 avril 2004 par le feu Elhadj Thierno Abdourahmane Bah. Les responsables ont confirmé que la mosquée est légalement reconnue pour la prière du vendredi. La liste des imams officiels de la mosquée a également été consultée : Oustaz Abdoul Hamid Bah n’y figurait pas, pas plus que sur la liste des membres du conseil de mosquée précise Elhadj Mouctar.
Interrogé sur la façon dont Oustaz Abdoul Hamid Bah a pu diriger la prière, le secrétaire a répondu :
« C’est lorsqu’il s’est installé dans le quartier qu’on a commencé à l’inviter, de manière informelle, par respect pour son père, figure bien connue du Fouta. Il a donc commencé à diriger certaines prières à titre exceptionnel. Mais ce n’était en aucun cas officiel. Au fil du temps, il a même commencé à faire de l’humour pendant ses sermons. Et plus récemment, il est allé trop loin en tenant des propos insultants envers toute une région, des notables, y compris sa propre famille. Personne n’a été épargné.»
Après analyse des faits, la décision collégiale a été actée :
« Cette assemblée représentait l’ensemble de Labé. La décision est donc collégiale : il est désormais interdit à Oustaz Abdoul Hamid Bah de prêcher ou même d’entrer dans la mosquée de Hooré Hollaadé. Une commission composée d’imams, de chefs de secteur et de quartier a été chargée d’aller lui notifier officiellement cette décision. Les autorités religieuses et administratives compétentes sont également mandatées pour veiller à son application stricte », a fait savoir Elhadj Mamadou Mouctar Baldé.
Boubacar Diallo pour poutakameen.com
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