Ce mercredi 23 avril 2025, un violent incendie a ravagé un atelier de menuiserie dans le quartier Konkola, plus précisément dans le secteurs de Kourahoodé, dans la commune urbaine de Labé. La victime affirme avoir perdu plus de 600 millions de francs guinéens. Présente sur les lieux pour faire le constat, la société Electricité de Guinée (EDG) a décliné toute responsabilité liée à ses installations, ce qui a suscité la colère des collaborateurs du sinistré. La rédaction de foutakameen.com s’est rendue sur place pour recueillir les réactions.
Mamadou Baillo Keita, propriétaire de l’atelier sinistré, revient sur la manière dont il a été informé de l’incendie :
« C’est à 1h du matin que j’ai appris que mon atelier avait pris feu. Je suis immédiatement venu avec l’aide des voisins. Nous avons tenté de maîtriser les flammes jusqu’à 2h du matin. Par la grâce de Dieu, nous avons réussi à éteindre le feu, mais les dégâts sont considérables. Tous les équipements de travail ont été réduits en cendres. Ce n’étaient pas de vieux matériels : tout était neuf et importé du Sénégal. J’ai perdu ici plus de 600 millions de francs guinéens », explique-t-il.
Profondément irrité par les propos tenus par la direction régionale de l’EDG, Mamadou Baillo Keita fustige leur réaction :
« Ce qui me choque, ce sont les déclarations des responsables de l’EDG, qui affirment que leur courant n’est pas à l’origine de l’incendie. Pourtant, c’est dès le retour de l’électricité que le feu s’est déclenché. Comment peuvent-ils alors dire que c’est un cour t-circuit interne ? Je ne leur demande pas de payer, je sais que tout vient de la volonté divine, mais ils doivent reconnaître la vérité. Et si les fils n’étaient pas conformes, ils auraient dû nous le signaler lors de l’installation, car c’est bien eux qui l’ont faite », déplore-t-il.
Amadou Mali, voisin de la victime, émet lui aussi des soupçons :
« Ce sont les câbles extérieurs qui ont pris feu en premier, avant que l’incendie n’atteigne l’atelier. Pour nous, il ne fait aucun doute que c’est le courant qui est à l’origine de l’incendie », indique-t-il.
Yagouba Diallo, délégué régional de l’EDG à Labé, revient sur le constat effectué par ses équipes :
« Nous nous sommes rendus sur les lieux pour constater les faits et exprimer notre compassion à la victime. Après analyse, nous avons conclu que le court-circuit est survenu à l’intérieur de l’atelier. Selon les règlements de l’EDG, nous sommes responsables uniquement si le problème provient du poteau ou du point de raccordement. Si le court-circuit survient après le compteur, cela ne relève plus de notre responsabilité », affirme-t-il.
Maître Souleymane, secrétaire général des Acteurs de la filière bois dans la région de Labé, pointe du doigt les fluctuations de courant et la qualité des installations.
« La variation du courant électrique est souvent à l’origine de ce genre d’incendies. L’EDG doit accepter de venir vérifier les installations dans les ateliers et concessions. Il ne faut pas attendre un drame pour intervenir. Ces vérifications régulières sont essentielles pour éviter d’autres drames », indique-t-il.
Le délégué régional de l’EDG énumère les facteurs à l’origine du court-circuit :
« Si les fils utilisés lors de l’installation sont défectueux, cela peut entraîner un court-circuit. Les rongeurs, comme les souris, peuvent aussi endommager les câbles. Si l’installation a été mal faite, cela peut également provoquer un incendie. Beaucoup ignorent les règlements internes de l’EDG, d’où ces accusations. Nous avons même pris des photos comme preuves, et je peux affirmer sans me tromper que l’EDG n’est pas fautive dans ce cas », conclut Yagouba Diallo.
À noter que les courts-circuits sont fréquents dans les boutiques et ateliers où intervient l’EDG. À chaque incident, sinistrés et électriciens se rejettent mutuellement la responsabilité.
Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com
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