Dans la journée du jeudi 11 septembre et la nuit, une pluie d’une rare intensité s’est abattue sur la ville de Labé, entraînant d’importants dégâts matériels. Plusieurs habitations et commerces ont été touchés, occasionnant des pertes significatives pour les habitants. La rédaction de Foutakameen.com s’est rendue sur les lieux pour recueillir les témoignages et comprendre l’ampleur des dommages causés.
À la gare routière de Doghora, Maître Mamadou Adame Diallo, chef de la ligne centrale du syndicat, décrit une scène inédite :
« Chez nous ici, l’impact a été très important. Depuis l’ouverture de cette gare routière, on n’avait jamais vu ça. La pluie était tellement torrentielle que l’eau nous arrivait au-dessus des genoux. Tous nos documents ont été noyés, ainsi que des cartons de médicaments destinés à Tougué. Heureusement, nous avons pu sauver une partie en les posant sur des tables. Dieu merci, il n’y a pas eu de pertes en vies humaines, mais les dégâts sont énormes. »
Dans les boutiques du centre-ville, Daouda Diallo, rencontré alors qu’il réorganisait ses marchandises abîmées, témoigne à son tour :
« Hier, une forte pluie est tombée et a envahi nos boutiques. Dieu merci, il n’y a pas eu de pertes humaines, mais nous avons subi d’énormes pertes matérielles. Nos marchandises, nos motos, tout a été touché. L’eau, sale et pleine d’impuretés, a tout emporté. Certaines denrées ont même été balayées par le courant », explique-t-il.
Même constat dans les habitations. Mamadou Cellou Bah, élève et victime, raconte :
« Chez nous, l’eau est entrée dans la maison et a endommagé plusieurs affaires. Mes matelas et mes documents scolaires, du collège à l’université, ont été complètement détruits. Une partie de notre cour s’est effondrée. Heureusement, des voisins nous ont aidés », se réjouit cet autre.
Au bord de la rivière Doghorawol, Abdoulaye Barry, habitant du quartier, analyse les causes :
« Le lit de la rivière est presque bouché. Beaucoup de gens y jettent leurs ordures et la terre issue des constructions finit par s’y accumuler. Résultat : la rivière déborde. Le pont est presque endommagé, l’eau passe au-dessus et a coupé le passage », indique-t-il.
Selon lui, les habitants portent également une part de responsabilité :
« Certains construisent sans vérifier la viabilité du terrain, jusqu’au bord de la rivière. Pourtant, les risques sont connus. Avec le réchauffement climatique, ces phénomènes deviennent plus fréquents », assure Abdoulaye Barry.
Il interpelle les autorités locales :
« Il faut que l’État prenne ses responsabilités, surtout les services d’urbanisme et de l’habitat. La rivière qui traverse Labé pourrait être une richesse si elle était aménagée correctement. Nous appelons les autorités et les personnes de bonne volonté à agir, car il en va de la sécurité des citoyens. »
Cette pluie torrentielle, qui a surpris les populations de Labé, met en évidence la vulnérabilité des infrastructures face aux intempéries. Elle souligne l’urgence de repenser l’aménagement urbain, de sensibiliser les habitants aux risques et surtout d’engager des actions concrètes pour prévenir de tels dégâts. Car à l’heure des dérèglements climatiques, seule une mobilisation collective peut protéger la ville et ses habitants.
Mamadou Dian Diallo et Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com
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