Le mois de Ramadan: un casse-tête pour les étudiants de l’université de Labé qui jonglent entre cours et jeûne

Le mois de Ramadan: un casse-tête pour les étudiants de l’université de Labé qui jonglent entre cours et jeûne

Pendant le mois de ramadan, qui demande beaucoup de travail ménager, les étudiants guinéens orientés dans différentes institutions d’enseignement universitaire loin de leurs parents, sont confrontés à de nombreuses difficultés. Lorsque ce mois arrive, ils doivent jongler entre les cours et les travaux ménagers, notamment la préparation des repas pour la rupture du jeûne. Les étudiants de l’université de Labé, située dans la commune rurale de Hafia, à environ 22 km du centre-ville, tout comme ceux orientés à l’intérieur du pays, subissent ces mêmes contraintes.

Mamoudou Bah, étudiant en licence 3 du département de mathématiques, revient sur le déroulement des cours pendant ce mois de ramadan.

« Les cours n’ont pas changé, c’est la même routine. On fait les cours chaque jour, parfois de 9h à 17h. Quand on rentre, c’est très difficile de préparer, surtout pour nous, les garçons », indique-t-il.

Selon une autre étudiante du nom de Salimatou Barry, en licence 2 Administration publique, ils font face à d’énormes difficultés pour concilier études et préparation du repas de rupture du jeûne.

« C’est très difficile d’aller à la fac presque toute la journée, puis de revenir le soir pour préparer, tout en ayant aussi des cours à réviser. En plus, on est en jeûne, ce qui rend tout cela encore plus compliqué », explique-t-elle, avant d’évoquer le problème de l’accès à l’eau.

« Parmi les difficultés, il y a surtout le manque d’eau. Ici, c’est très compliqué d’en trouver. Et quand on trouve un point d’eau, il faut faire la queue. Or, tout ce que nous faisons ici demande de l’eau. Avec cette pénurie, surtout en période de ramadan, cela devient une véritable souffrance», se plaint-elle.

Bien que Hafia soit une commune rurale où de nombreux légumes sont cultivés grâce au maraîchage, cela ne réduit pas pour autant le coût des condiments sur le marché. Aissatou Bah explique.

« Les prix ne sont pas abordables. Les condiments sont tellement chers qu’il est difficile de s’en sortir. Certaines personnes ne sont pas habituées à se rendre dans les marchés hebdomadaires pour acheter leurs provisions, et quand on est obligé d’y aller, l’argent peut ne pas suffire. Si même les condiments cultivés ici sont chers, c’est comme si on était en plein centre-ville. Cela complique encore plus la situation pour nous, les étudiants », déplore-t-elle.

Pour alléger leur souffrance, certains étudiants se sont organisés de telle sorte qu’ils puissent faire la rupture collective du jeûne.

« Nous avons eu l’initiative de faire une rupture collective, car beaucoup de garçons ne sont pas habitués à rentrer de la fac et à devoir cuisiner pour la rupture. Nous avons donc décidé de cotiser, filles comme garçons, et de confier la préparation aux filles. C’est ainsi que nous avons tenté de réduire les difficultés. Mais même avec cette initiative, certains de nos camarades n’ont pas pu contribuer faute de moyens», explique Mamadou Allareni Barry.

Il poursuit en soulignant un autre problème auquel les étudiants de l’université sont confrontés : le manque de latrines.

« Un autre problème que nous rencontrons est l’absence de latrines. Les bâtiments sont construits sans que l’on se soucie d’y ajouter de bonnes installations sanitaires. C’est une difficulté majeure pour nous, les étudiants vivant dans ces cités. Nous demandons donc aux propriétaires de logements de prendre cela en considération pour améliorer nos conditions de vie», regrette-t-il.

Tous ces étudiants sollicitent l’intervention de l’État pour les aider à résoudre ces problèmes et améliorer leurs conditions de vie en milieu universitaire.

Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com

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