C’est un incendie d’une extrême gravité et dont l’origine reste méconnue qui a ravagé plusieurs concessions, ne laissant aucun grain de riz sur son passage. Au total, treize cases, des cabanes pour les chèvres, le cimetière, la clôture du village et des cuisines à case ont été entièrement réduits à néant. Les dégâts sont considérables, comme en témoignent les sinistrés qui affirment avoir tout perdu.
Cet incendie s’est déclaré en pleine journée de mars, au moment où la quasi-totalité des habitants s’étaient rendus au marché hebdomadaire de Matakaou (dans la préfecture de Koubia) dans le cadre des préparatifs de la fête du Ramadan. Ce sinistre s’est produit dans le secteur de Dounki Bantan, dans la sous-préfecture de Salambandé, relevant de la préfecture de Mali. Si c’était la fête chez les autres, c’était un véritable cauchemar pour les victimes.
« On venait à peine de finir la prière de 14 heures lorsque nous avons été alertés par cet incendie en provenance de Seetigui. Les flammes ont commencé par attaquer la concession de monsieur Ibrahima Dow Pelloun, puis le cimetière, qui a été entièrement consumé. Cela a coïncidé avec le jour du marché hebdomadaire de Matakaou, où beaucoup de gens étaient présents. Les cabanes pour les chèvres, la clôture et des cuisines à case ont également été réduites en cendres. Il n’y a pas eu de perte en vie humaine, mais rien n’a pu être sauvé », témoigne monsieur Ibrahima, un résident de la localité qui a impuissamment observé les dégâts.
Actuellement, les sinistrés sont assistés par les voisins qui partagent leur peine.
« Pour couper court, les sinistrés passent la nuit chez certains voisins qui n’ont pas été affectés par l’incendie et qui leur ont prêté leurs maisons. Nous demandons aux ressortissants de nous assister. Par la grâce de Dieu, on nous apporte de la nourriture, et les habitants se sont mobilisés pour réparer les cases incendiées en attendant », indique cet habitant.
Mamadou Cellou Diallo, un autre habitant de Dounki Bantan, laisse entendre que ce cimetière n’avait jamais été brûlé auparavant.
« C’est la première fois que ce cimetière est brûlé depuis que ce village a été fondé par nos parents. Nous sollicitons l’aide de bonnes volontés pour réparer les pertes subies. Il n’y a que des personnes âgées dans ce village », lance-t-il.
Assiatou Oury, quant à elle, évoque les pertes enregistrées.
« Rien n’a pu être sauvé, que ce soit la nourriture, les habits ou autre, mais nous rendons grâce à Dieu du fait que personne n’est décédé. Les gens viennent nous témoigner leur compassion et leur solidarité », fait savoir cette dame.
Cet autre citoyen de la localité, très âgé, confie que depuis sa naissance, il n’avait jamais assisté à un drame d’une telle envergure.
« C’est ici que je suis né et j’ai grandi, mais je n’avais jamais assisté à un tel drame ici. Je n’ai pas eu le courage d’aller voir les dégâts causés par l’incendie au cimetière. Je ne suis pas allé voir pour éviter d’être traumatisé. Nous sollicitons l’aide de tous pour reconstruire notre vie », explique monsieur Abdoul Diallo.
Une autre victime, Mamadou Saidou Sow, formule un plaidoyer à l’endroit des bonnes volontés.
« Moi, mes deux cases ont été consumées. Actuellement, un père de famille et ses six enfants passent la nuit dans une seule pièce. Nous prions les bonnes volontés de nous aider à reconstruire nos cases », sollicite-t-il.
En dépit de la gravité de l’incendie, il y a eu plus de peur que de mal. En attendant que les bonnes volontés fassent preuve de générosité, les sinistrés, quant à eux, passent la nuit en plein air et ne savent plus à quel saint se vouer.
Mamadou Aliou Diallo pour foutakameen.com
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