Depuis le 5 septembre 2021, la junte du Cnrd dirigée par le général de corps d’armée Mamadi Doumbouya, déroule de façon solitaire l’agenda de la transition. C’est en tout cas ce que reproche l’opposition guinéenne à Mamadi Doumbouya et son gouvernement. Les putschistes, depuis leur prise du pouvoir il y a plus de deux ans, ont défié la classe politique guinéenne et la communauté internationale, déroulant ainsi leur programme comme bon leur semble.
Le leader de l’Ufdg – l’union des forces démocratiques de Guinée – a, sur le plateau de France 24, mercredi, dénoncé le mutisme des occidentaux sur la façon par laquelle la junte conduit la transition guinéenne. D’ailleurs, Dalein soupçonne l’occident de manœuvrer en faveur de la junte.
«On note que l’occident est moins porté aujourd’hui vers la promotion et la défense des valeurs de démocratie, des libertés que par les guerres d’influence et les intérêts économiques, ça il faut le dire. Pendant longtemps un coup d’État était condamné, la coopération économique était réduite à ce minimum lorsqu’elle n’était pas suspendue jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Nous pensons que même les violations flagrantes des droits de l’homme (…) on n’a pas senti des condamnations, des exigences auxquelles on était habituées il y a quelques années. Donc, on considère que l’occident ménage cette junte là pour des raisons qu’on n’arrive pas à expliquer. Non pas la junte en tant que telle, l’occident condamne moins les mauvaises pratiques qu’il a toujours condamnées dans ses attitudes avec les pays africains», accuse l’opposant en exil depuis maintenant deux ans.
L’ancien Premier ministre énumère quelques violations de droits humains dans le pays, depuis l’arrivée au pouvoir de Mamadi Doumbouya. Des violations face auxquelles l’occident s’est montrées indifférent martèle Cellou Dalein Diallo.
«Aujourd’hui la presse est complètement muselée, on a assisté récemment au retrait des agréments des principales radios et télévisions du pays par la junte sous prétexte qu’il y a un risque sur la sécurité nationale. On avait assisté à la coupure d’internet, au retrait de ces radios là des bouquets de diffusion de force, sous prétexte que l’intégrité du territoire est menacée, l’unité de la nation est menacée alors qu’il s’agit juste de faire taire les voix dissonantes qui étaient très critiques pour la gouvernance de la junte et dénnonçaient la corruption, l’enrichissement illicite des dirigeants du pays actuellement», laisse entendre l’opposant, qui loge la Cédéao, l’organisation à laquelle la Guinée est membre, dans la même enseigne que l’occident.
Mamadou Aliou Diallo, pour foutakameen.com
Tél : 622 20 09 70
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