Le poste de santé de Yalagué district relevant de la sous-préfecture de Yembering se trouve dans un état lamentable. Il est confronté à un manque crucial de matériels de travail, à commencer par un lit d’accouchement, en passant par un moyen de déplacement pour le personnel médical, sans oublier l’absence totale d’un point d’eau. Rencontrée par la rédaction de foutakameen.com, la cheffe du poste de santé est longuement revenue sur toutes ces difficultés qu’elle rencontre, au-delà du fait qu’elle soit la seule titulaire durant 5 ans dans ce poste de santé.
Fatoumata Lamarana Sow, cheffe du poste de santé de Yalagué, explique depuis combien d’années elle est en service dans ce poste de santé.
« Durant ces 5 dernières années, c’est moi seule qui suis là en tant que titulaire. J’ai un garçon stagiaire actuellement. C’est nous deux qui faisons fonctionner le poste de santé », indique-t-elle.
Vu qu’elle est presque la seule dans ce poste de santé, la question lui a été posée de savoir comment elle travaille avec cet effectif réduit.
« Si j’ai un malade qui a une maladie compliquée, les consignes sont simples : on nous demande de les déférer au niveau du centre de santé de Yembereng. Si cela arrive, j’appelle l’ambulancier et j’écris une lettre pour déférer le malade. Si ce sont des femmes enceintes, je procède de la même manière si des complications surviennent au moment de l’accouchement », martèle Fatoumata Lamarana Sow.
Au-delà du fait qu’ils soient en sous-effectif, les difficultés ne manquent pas.
« Nous manquons de matériel de travail. Comme un lit d’accouchement, nous n’en avons pas. Nous n’avons pas non plus de couveuses pour les enfants. Si nous obtenions tous ces matériels, je pourrais les utiliser pour le bien des patients. Vu que nous n’avons pas non plus de moto pour aller sillonner les villages pour donner des vaccins aux enfants et faire des contrôles pour les femmes enceintes, nous sommes obligés de prendre un taxi-moto pour faire tout ce travail. C’est l’un de nos gros problèmes », précise l’infirmière avant de revenir sur d’autres difficultés qu’ils rencontrent.
« Au niveau du poste de santé ici, nous n’avons pas de point d’eau ni d’électricité, et cela nous cause assez de problèmes pour le bon fonctionnement du poste de santé, parce que parfois nous accueillons des femmes qui sont venues pour accoucher au milieu de la nuit, il n’y a pas d’électricité, nous sommes obligés d’emprunter des lampes torches pour travailler. Et l’eau que nous devons utiliser pour travailler, nous sommes obligés de parcourir près de trois kilomètres pour l’obtenir, c’est vraiment compliqué », déplore Fatoumata Lamarana Sow, cheffe du poste de santé de Yalagué.
Pour finir, elle exhorte les ressortissants de la localité à penser au poste de santé.
« Je demande aux ressortissants de la localité de penser au poste, non à nous, parce que ce sont leurs familles qui viennent ici pour se soigner, et nous, tôt ou tard, nous allons quitter ici, alors ils doivent nous venir en aide pour remédier à toutes ces difficultés que nous venons de citer, surtout pour le point d’eau et la clôture du poste », exhorte-t-elle.
Il faut noter que plusieurs villages sont confrontés à ce genre de difficultés pour l’obtention de postes de santé pour leurs soins. Une difficulté qui amène beaucoup d’entre eux, avec l’aide de leurs ressortissants, à construire eux-mêmes des postes sans attendre l’aide de l’État.
Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com
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