Mois de ramadan : éprouvés par les difficultés de leur métier, des dockers dénoncent la pingrerie de leur patron

Mois de ramadan : éprouvés par les difficultés de leur métier, des dockers dénoncent la pingrerie de leur patron

Le métier de docker est exercé par de nombreuses personnes y compris des pères de famille qui y trouvent un moyen de subvenir aux besoins de leurs familles. Rencontrés sur leur lieu de travail, certains d’entre eux expliquent les défis auxquels ils sont confrontés.

Ousmane Diallo, un docker, témoigne des difficultés qu’ils endure durant cette période de Ramadan.

« Pendant le mois de ramadan, si nous avons du travail, nous formons un groupe de six personnes pour décharger deux remorques par jour. Mais en ce moment, ce n’est pas toujours possible. Même décharger une seule remorque devient épuisant. Si nous avions d’autres options, nous ne travaillerions pas durant ce mois», explique ce docker exerçant dans la ville de Labé.

En ce qui concerne la rémunération, il explique que certains clients maintiennent les tarifs habituels, tandis que d’autres, plus compatissants, les augmentent légèrement pendant cette période de pénitence.

« Certains clients nous paient au prix habituel, d’autres font preuve de pitié et augmentent un peu. Mais si on demande une hausse et qu’ils refusent, on est obligé de continuer quand même», poursuit-il.

Mamadou Samba Barry aborde, lui aussi, la question des tarifs.

« Ce travail est très éprouvant, et pourtant on nous paie entre 1 000 et 1 500 francs guinéens par sac. On est obligé d’accepter, car il n’y a pas d’autre travail», dit cet autre docker.

Les dockers précisent que certaines augmentations de prix sont accordées, mais restent cependant rares.

« Avant le ramadan, les clients acceptaient de payer 2 000 francs guinéens par sac si la distance était longue, sinon c’était 1 500 francs guinéens », explique Samba Barry.

Souleymane Diallo aborde dans le même sens.

« Certains clients comprennent la pénibilité du travail, surtout en ce mois de ramadan, et acceptent d’augmenter un peu les tarifs. Mais d’autres, même après nos supplications, refusent», se plaint-il.

Malgré leurs efforts, ces travailleurs peinent à joindre les deux bouts, d’autant plus que le travail est épuisant sous le soleil ardent.

« Nous souffrons beaucoup pendant ce mois de ramadan. Il fait très chaud, et le travail ne rapporte pas grand-chose. Mais nous sommes obligés de travailler, car nous avons des enfants à nourrir. Même pour 1 000 francs, nous acceptons de travailler», se lamente Alpha Amadou Barry

Les dockers lancent ainsi un appel aux propriétaires de magasins pour qu’ils revoient leurs tarifs à la hausse.

« Nous vivons de la sueur de notre front et nous faisons notre travail honnêtement, sans voler. Nous leur demandons d’augmenter les prix. Nous sollicitons également l’aide de toute personne de bonne volonté. Notre métier consiste à porter des charges lourdes, et avec les conditions actuelles, c’est encore plus difficile», concluent les dockers.

Aissatou Maleya Diallo pour foutakameen.com

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