Beaucoup d’artistes, une fois le succès et la réussite atteints, quittent leur localité d’origine pour s’installer en ville. C’est une réalité indéniable. D’autres, en revanche, restent attachés à leurs racines et continuent de fréquenter leur village de temps à autre. Certains d’ailleurs font de leur village une demeure permanente même s’ils ont la possibilité de s’installer en ville.
C’est le cas de l’artiste M’boma Barry, que nous avons rencontré dans son village natal à Ley Miro, dans la préfecture de Pita. Il a accordé une interview exclusive à la rédaction de foutakameen.com, au cours de laquelle il s’est confié sur ses débuts dans la musique.
« J’ai commencé la musique très jeune. Mon père était le plus grand guitariste de notre village, une véritable légende. Mais c’est une déception amoureuse qui m’a poussé à m’y consacrer pleinement. À 17 ans, je me suis marié avec une fille qui m’avait assuré qu’elle m’aimait, mais qui doutait de notre avenir ensemble à cause de ma situation financière précaire. Je n’avais rien. Cette douleur m’a inspiré le premier titre de mon premier album. C’est ainsi que l’aventure a commencé », raconte l’artiste.
Poursuivant son témoignage, M’boma Barry explique pourquoi il revient régulièrement dans son village natal. Raison pour laquelle d’ailleurs, certains le qualifie de « villageois », terme qu’il admet avec fierté. Il affirme n’avoir éprouvé aucun regret le fait pour lui de passer la plupart de son temps dans son village.
« La vraie inspiration vient d’ici. Après chaque concert ou contrat en ville, je retourne immédiatement au village. La nature, le chant des oiseaux, tout cela nourrit ma créativité. En plus, ici, on ne dépense pas autant qu’en ville, où tout s’achète», déclare l’artiste.
Mais son attachement à son village ne se limite pas à l’inspiration artistique. L’artiste a réalisé plusieurs investissements pour assurer l’avenir de sa famille, contrairement à certains de ses collègues artistes qui n’ont aucune vision.
« J’ai construit cette maison, j’ai des magasins au carrefour où vous m’avez trouvé, et j’ai aussi une autre maison chez mes parents. Je profite de cette occasion pour encourager mes collègues à investir chez eux et à préparer l’avenir de leurs enfants et de leur famille », lance-t-il.
Il est à noter que de nombreux artistes profitent de leur carrière sans penser au futur. Certains se retrouvent malheureusement dans la misère une fois le temps de la gloire terminé.
Abdoul Karim Baldé pour foutakameen.com
COMMENTS