À Labé, plusieurs quartiers ne sont toujours pas lotis, une situation qui inquiète les autorités locales. Le Directeur préfectoral de l’urbanisme et de l’habitat, Abdoulaye Kadé Diallo, alerte sur les dangers liés à ce phénomène et rappelle le processus légal de lotissement ainsi que ses avantages. Selon lui, le non-lotissement de certaines zones est une pratique héritée des années passées, mais qui continue aujourd’hui d’avoir des conséquences multiples : désordre urbain, conflits domaniaux et absence d’infrastructures de base.
Il explique que le lotissement d’une ville ou d’un village relève en premier lieu de la compétence de l’État, à travers les services de l’habitat, même si les particuliers peuvent également initier une démarche allant dans ce sens.
« Si les habitants d’un village ou d’un quartier souhaitent lotir leur localité, ils doivent formuler une demande. Celle-ci doit être accompagnée de l’accord de tous les propriétaires terriens ainsi que des chefs de quartier et de district. La demande est d’abord envoyée à la commune, qui la transmet ensuite à la préfecture. Une fois approuvée, l’opération est appliquée sur le terrain », précise le Directeur préfectoral.
Abdoulaye Kadé Diallo, Directeur préfectoral de l’Urbanisme et de l’Habitat de Labé
Le responsable souligne qu’un lotissement n’est pas un simple découpage de terrains mais un aménagement réfléchi devant répondre aux besoins des populations.
« Dans chaque lotissement, 40 % de l’espace doivent être réservés aux équipements : hôpitaux, écoles, marchés, mosquées ou églises, et bâtiments administratifs. À cela s’ajoutent 10 % pour les espaces administratifs, 5 % pour les espaces verts et 25 % pour les routes. Les 60 % restants sont ensuite répartis en terrains à usage d’habitation », explique-t-il.
M. Diallo Abdoulaye Kadé met en avant les nombreux atouts d’un lotissement bien planifié :
« Le lotissement prépare le terrain pour des habitations viables. Il facilite aussi la circulation et permet l’installation des services de base : routes, électricité, eau potable, caniveaux pour l’évacuation des eaux stagnantes, et autres équipements nécessaires au développement de la localité», précise-t-il.
À l’inverse, le directeur met en garde contre les dangers liés au désordre foncier :
« Sur un terrain non loti, il n’y a aucune garantie de sécurité. Si une route doit passer par un espace déjà occupé, les concessions construites peuvent être détruites. De plus, l’absence d’équipements collectifs et les conflits domaniaux sont fréquents », insiste-t-il.
Ainsi, le Directeur préfectoral de l’urbanisme appelle les habitants et les autorités locales à prendre au sérieux la question du lotissement afin d’éviter que l’expansion urbaine de Labé ne se fasse au détriment de la sécurité et du développement harmonieux de la ville.
Abdoul Karim Baldé, pour foutakameen.com
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