Le conseil national de la transition en vaste campagne de vulgarisation de l’avant-projet de la nouvelle constitution à travers tout le pays. Après le déploiement de plusieurs conseillers à l’intérieur du pays pour vulgariser ce texte qui fera office de loi fondamentale après son adoption et sa vulgarisation, c’est au tour du président du Cnt de prendre son bâton de pèlerin pour aller lui-même, expliquer le contenu de ce projet aux populations de l’intérieur du pays.
Samedi 16 novembre, il a séjourné dans la ville de Labé où il a été accueilli par les populations à sa descente d’avion à l’aéroport régional de Labé. Après son accueil, il a été conduit par les autorités, à la villa Syli où il a loguement expliqué devant les sages, les autorités religieuses, administratives, la notabilité et les citoyens mobilisés pour la circonstance, le contenu de l’avant-projet de la nouvelle constitution.
Tout d’abord, Dr Dansa Kourouma, a expliqué le slogan « une constitution qui doit nous ressembler et nous rassembler ». Une constitution selon lui, qui met en valeur l’identité de la Guinée.
« Notre constitution qui doit nous ressembler est une constitution qui ne doit pas prendre les valeurs occidentales et les imposer à notre peuple. Une constitution qui doit nous ressembler est une constitution qui doit construire des institutions qui correspondent à nos réalités sociales, culturelles identitaires. Une constitution qui nous ressemble est une constitution doit barrer la route à l’ethnocentrisme et favoriser le dialogue est la communion entre les filles et les fils de la Guinée. Une constitution qui nous ressemble est une constitution qui ne permet pas le mariage entre deux personnes de même sexe. Par ailleurs, les langues nationales de la Guinée ont été élevées au niveau supérieur, en tant que symboles de notre souveraineté », justifie-t-il.
Ensuite, le président du Cnt a expliqué quelques innovations faites dans cet avant-projet de la nouvelle constitution.
« La première innovation importante de cette constitution, c’est la garantie pour les citoyens de notre pays, surtout les enfants issus des familles pauvres, une éducation gratuite et obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans. Deuxième innovation de la constitution, la nouvelle constitution garantit à tous les enfants qui ont le mérite, qui ont la note requise de poursuivre leurs études universitaires jusqu’au doctorat gratuitement à la charge de l’Etat. La couverture de la santé universelle est désormais garantie pour la population guinéenne. Elle devient obligatoire et constitutionnelle, plaçant ainsi la santé au cœur des priorités de l’État. Désormais, la constitution n’est plus au-dessus de la population : que l’on soit riche ou pauvre, l’État a la responsabilité de soigner chaque Guinéen. Ensuite, sur le plan politique, il est question d’empêcher qu’il n’y ait plus de deux partis politiques dominants, tout en évitant de réduire ou de dissoudre les autres partis existants », explique Dansa Kourouma.
Dans la foulée, l’ancien préfet de Labé, sous le régime d’Alpha Condé, en l’occurrence, Elhadj Safioulaye Bah tirant l’expérience du passé, a tenu à interpeller le président du Cnt sur le rôle qu’avait joué le feu Kéléfa Sall, ancien président de la cour constitutionnelle, pour barrer la route aux sirènes révisionnistes. Une situation qui semble le préoccuper.
« Monsieur Kéléfa Sall qui avait mis en garde en disant aux gouvernants de se méfier de n’en pas suivre les sirènes révisionnistes pour modifier la constitution. S’il est possible que monsieur Kelefa Sall soit suivi et que cela soit inscrit dans cette constitution. Je voudrais m’inspirer du serment. Cette fois-ci vous avez mis des garde-fous maintenant qu’elle est immuable pendant 30 ans, on ne peut pas la modifier. Mais autant cela se méfier de ceux qui chuchote à l’oreille des dirigeants pour leur faire croire qu’il n y’a que Dieu pour eux », alerte l’ancien préfet.
Dès sa prise de parole, Dr Dansa n’a pas tardé de réagir à la préoccupation d’Elahdj Safioulaye, qui a servi à Labé pendant plusieurs année en tant que préfet. Pour le numéro un du conseil national de la transition, des sanctions sont prévues contre toute tentative de tripatouillage constitutionnel.
« Mon cher frère, vous avez mentionné les sirènes révisionnistes. Désormais, toute personne menant campagne pour la révision de la constitution commet un délit et doit être poursuivie pour haute trahison. Ainsi, Monsieur le préfet, il devient impossible, selon la nouvelle constitution, de la dissoudre, de la suspendre, de l’abroger ou de la modifier. C’est cela la volonté du peuple », a-t-il rassuré.
Après le Villa Syli, le président du conseil national de la transition et sa suite se sont rendus à l’université de Hafia pour conférer avec les étudiants.
Mamadou Aliou Diallo pour foutakameen.com
Tél : 622 20 09 70
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