UN DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL INCLUSIF Il est crucial que les jeunes s’impliquent dans le renforcement des mesures collectives pour lutter contre les inégalités existantes et de bâtir un avenir plus résilient pendant une longue durée d’action. La pandémie nous a jetés dans une mer d’adversités, mais une issue semble se dessiner dans l’établissement d’une « trinité de l’économie durable », c’est-à-dire dans la mise en place de politiques publiques davantage centrées sur l’être humain et ayant trois grandes composantes, à savoir le développement des compétences, l’instauration de conditions favorables aux entreprises (y compris sur les marchés des capitaux) et la réintroduction de réponses équitables aux questions transversales dans le cadre d’une transition verte. Ces trois composantes contribueraient à une plus grande efficacité des activités de prévision et de suivi de la réalisation des grands objectifs mondiaux, en tenant compte d’un ensemble d’initiatives visant à accélérer l’adoption de modèles de financement durable, et à une «globalisation», en interprétant les processus mondiaux aux niveaux local, national et régional, dans le but de ne laisser personne de côté.
-Développement des compétences. Il est essentiel pour les jeunes que le système soit réinitialisé par des moyens de réformes multidimensionnelles en vue du partage et de la réduction des risques ; de procéder à une meilleure analyse des méga données et à des investissements audacieux afin d’assurer des sources de revenus potentielles ; d’étendre la couverture de sécurité sociale et de pourvoir à une éducation de qualité, des conditions entrepreneuriales et des modèles de santé et d’agriculture en accord avec les objectifs de développement durable ; de favoriser l’autonomisation sociale, de promouvoir les aptitudes à se servir des outils numériques, de développer les infrastructures électroniques et de mettre en place une solide culture de l’innovation.
Le Gouvernement Guinéen doit collaborer davantage avec les parties prenantes pour repenser les avoirs productifs à des fins d’autosuffisance, dans le cadre de groupes de travail thématiques chargés de la modernisation dans les zones rurales reculées. Dans tous les établissements d’enseignement secondaire et postsecondaire, des programmes de services à la collectivité devraient figurer parmi les matières principales dans les cursus de sciences humaines et de sciences sociales, en vue d’une meilleure contribution interdisciplinaire à la réalisation des objectifs de développement durable.
-Instauration de conditions plus favorables aux entreprises. Il existe entre l’écologie et l’économie une relation d’interdépendance et de proportionnalité directe. Il est fondamental que les entreprises aient accès aux marchés des capitaux et bénéficient de conditions plus favorables pour pouvoir se développer.
Que ce soit pour accéder au crédit ou à divers apports de capitaux et mécanismes d’investissement, les entreprises qui participent à l’économie doivent être exposées à un risque moins élevé si l’on veut favoriser leur développement. La régularisation de certaines pratiques entrepreneuriales mérite aussi une attention particulière.
Une meilleure affectation des ressources budgétaires, la facilitation des activités économiques et de l’accès au financement, et le renforcement des capacités permettraient aux entreprises gérées par des jeunes d’être plus compétitives au moment de s’aventurer sur les marchés nationaux et mondiaux et de tirer parti des nouvelles économies.
En moyenne, dans les pays à faible revenu, la procédure de création ou de régularisation d’une entreprise prend deux jours de plus que dans les pays à revenu élevé. Les petites et moyennes entreprises gérées par des jeunes ont en outre souvent du mal à surmonter les obstacles au commerce et à se conformer aux règles du commerce mondial, malgré la qualité des biens qu’elles produisent ou des services qu’elles fournissent. Il existe aussi un lien évident entre l’entrepreneuriat des jeunes et l’emploi des jeunes, car, à mesure qu’elles croissent et se développent, les entreprises gérées par des jeunes créent des emplois, qui seront probablement occupés par d’autres jeunes.
La question des politiques budgétaires vertes et des entreprises durables a acquis une nouvelle dimension. Les jeunes sont maintenant de plus en plus soucieux de l’impact environnemental des entreprises, et non pas seulement attentifs à leur viabilité financière. Un équilibre entre écologie et économie doit être trouvé grâce à l’adoption par les entreprises de pratiques vertes qui préservent l’environnement à l’intention des générations futures. Le Gouvernement Guinéen doit promouvoir des dispositions réglementaires en faveur d’un développement économique durable, en collaboration avec le secteur privé et la société civile. Il est essentiel de traiter les questions budgétaires et réglementaires susmentionnées pour que les jeunes puissent mettre leur riche potentiel au service du secteur productif et deviennent des acteurs de l’économie nationale et mondiale.
Mamadou Diouldé SOW, Coordinateur Préfectorale de la Maison des Associations et ONG de Guinée (MAOG-PITA)
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