Palais Mohamed 5: le collectif des enseignants recalés à la fonction publique locale brise un interdit

Palais Mohamed 5: le collectif des enseignants recalés à la fonction publique locale brise un interdit

Sous une forte pluie dans la matinée de ce lundi 9 septembre, les enseignants contractuels communautaires non retenus au concours de recrutement à la fonction publique locale, ont manifesté devant le palais présidentiel (le Palais Mohamed V). Munis de banderoles sur lesquels on peut lire  »nous avons travaillé ensemble plus de deux ans sans salaire ni prime », ces hommes et femmes de craie viennent de toutes les préfectures du pays pour plaider leur cause auprès du Président de la transition à l’effet de leur engagement à la fonction publique locale.

Ces enseignants déclinent le motif de leur présence massive devant le palais qui abrite le Président de la transition.

« Nous sommes là dans le cadre d’une plaidoirie en faveur de notre engagement. Nous avons fait la pratique de classe qui devait concourir à notre engagement. Mais fort malheureusement, nous avons été écartés du processus lors des résultats qui ont été publiés par le ministère de la fonction publique», amorce Elhadj Mamadou Diaka Sow, porte-parole du collectif.

Venus de toutes les préfectures du pays, ces contractuels communautaires ont, sur la base d’un accord avec les autorités, renoncé à plusieurs arriérés de primes et de salaires au prix de leur engagement. Les résultats publiés, 10 mille enseignants sont déclarés admis sur 14 mille évalués. Ils remettent le chiffre des retenus en cause, qu’ils qualifient de haute trahison comment nous raconte Aminata Saïbatou Diallo en larme.

« Imaginez, travailler un seul mois sans salaire à plus forte raison 2 ans de travail non payés, finalement pour être remplacés. Ils nous ont remplacés par des inconnus parce que là, ce ne sont pas les résultats qui sont publiés, ils ont plutôt fait une sélection de leurs parents. Pour nous le président de la République n’est pas au courant et son Premier ministre », s’alarme la formatrice.

Manamba Sidibé aborde dans le même sens.

« il n y a pas ce qu’on n’a pas fait sur le terrain nuit et jour. On se couchait sur les cafards, sans manger, pas d’abris, ni de soins médicaux pour aider les enfants de la nation. Maintenant aujourd’hui, les résultats ont été publiés sans nos noms. Moi, j’ai eu 16 de moyenne sur la liste. On a nos récépissés, on a tout (ce qu’il faut) … ils ont enlevé nos noms qu’ils ne peuvent pas nous payer», s’exclame la coordinatrice adjointe du collectif à Farmoriah (Forécariah), qui affirme même vouloir se suicider.

Les autorités éducatives ont fixé la date pour la reprise des cours le 25 septembre prochain. L’heure n’est pas au boycott, selon leur porte-parole, mais si rien n’est fait d’ici à cette date, ces enseignants n’excluent pas de bouder les salles de classe.

« Si toutes fois, nous ne sommes pas rétablis dans l’immédiat, il n y aura la rentrée des classes et personne ne va étudier tant que nous, nous ne sommes pas engagés à la fonction publique », menace Elhadj Diaka Sow qui annonce au nom de ses pairs être disposé à refaire le concours d’engagement.

La manifestation est organisée dans un contexte où le Général Mamadi Doumbouya est hors du pays. Sur place, aucun répondant. Mais aux dernières nouvelles, un cadre les aurait reçus et leur aurait promis de porter leur voix auprès du Président de la transition pour ‘’une audience’’.

Il faut rappeler qu’aucun incident n’a été enregistré en dépit d’une armada sécuritaire installée aux environs du palais présidentiel. Ce, contrairement à la manifestation de Tougué où plusieurs contractuels non retenus ont été arrêtés.

Amara Bangoura, pour foutakameen.com

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