Dans notre rubrique interview de la semaine, consacrée à l’actualité, locale et nationale, nous avons reçu cette semaine, le chef du quartier de Daka 1, un des nombreux quartiers de la commune urbaine de Labé. Avec Elhadj Saïfoulaye Diallo, par ailleurs imam ratib de la grande mosquée de Daka, nous avons survolé l’ensemble des sujets majeurs qui semblent préoccuper le quartier Daka 1. Dans cette interview exclusive qu’il a bien voulu accorder à la rédaction de foutakameen.com, il a apporté d’amples informations sur certaines préoccupations majeures de ses citoyens.
Lisez ci-dessous, l’intégralité de notre interview !
Foutakameen.com : Bonjour Elhadj, bienvenue et merci d’avoir répondu à notre invitation.
Elhadj Saifoulaye Diallo : Oui bonjour, c’est un plaisir pour moi de venir échanger avec vous.
Tout d’abord dites-nous les quartiers qui partagent de limite avec le quartier Daka 1, puisque beaucoup ne connaissent pas à quel niveau se limite Daka ?
-Quand nous parlons de Daka 1, il faut savoir que c’est un quartier qui partage de limite avec les quartiers Tata, Doghora, Mosquée et Fady. Mais s’il doit y avoir un partage, on parlera de Daka 1 et 2 et la limite entre ces deux quartiers se teouve au niveau de la grande mosquée de Daka que vous connaissez. C’est à partir de ce carrefour jusqu’au niveau du pont Texas. Et à partir de là, vous prenez aussi le chemin qui mène vers chez maître Pathé jusqu’au bisse de Maleya. C’est là que se trouve la limite entre Daka 1 et 2.
Récemment, vous avez organisé une campagne de reboisement dans votre quartier. Quel est l’objectif de cette campagne ?
-Exactement et ce n’est pas la première fois. C’est notre deuxième édition d’organiser une campagne de reboisement. Dieu merci, nous avons trouvé cela très avantageux et avant de commencer le reboisement de cette année, nous avons d’abord procédé à la vérification des plantations que nous avons faites lors de la première édition. Nous avons constaté que ça a bien marché et ça commence déjà à porter fruit. Nous nous sommes donc dits de ne pas se limiter à ça, de continuer cette année.
Elhadj, quel est le niveau du développement du quartier Daka 1 ?
-Nous rendons grâce à Dieu, le développement de Daka avance de façon significative grâce aux efforts conjugués de la jeunesse du quartier. Avant, quand on parlait de Daka, tout le monde sait ce que ça sous-entend. Si par exemple tu étais étranger, vouloir fréquenter le quartier Daka pouvait te mettre la peur au ventre. Mais aujourd’hui, par la grâce de Dieu chacun voudrait s’y rendre et ceci est lié à la paix et à la cohésion sociale qui y règnent. Pour ce qui est du développement, la jeunesse ainsi que les sages du quartier, sans oublier les femmes, chacun met son grain de sel pour le progrès du quartier. Beaucoup d’activatés de développement de ce quartier ont été exécutées en notre temps. Je vais vous énumérer quelques actions de développement :
Nous avons procédé à la réparation de la route qui quitte le carrefour bilal jusqu’au niveau de la mosquée de Kansato. Il y’avait eu trop d’accidents mais nous avons réussi à éradiquer cela. En ce qui concerne les deux secteurs de Domby, il y a un pont qui nous permettait de s’y rendre mais il ne fonctionnait plus, nous l’avons également réparé. Du côté de Maleya aussi, il y a une colline appelé baré saggatta , nous avons également réparé ce pont. Maintenant les gens peuvent circuler entre Daka et Domby sans contourner.
Nous avons rénover l’école de Daka où une pluie avait emporté une bonne partie de la cour, nous avons ensuite construit deux salles de classe en achetant des tables bancs pour toute une classe. Nous avions un forage public, qui ne fonctionnait plus depuis plus de 15ans, nous avons également réparé ce forage qui fonctionne bien.
Là où nous faisons la prière lors des fêtes aussi, il n y avait pas de hangar là-bas, on faisait la prière en plein air, que ça soit pendant la saison sèche ou pendant la saison pluvieuse. On n’avait pas où se mettre à l’abri quand il pleut. Finalement, nous avons réussi à établir un vaste et joli hangar. Le reboisement aussi, nous avons commencé depuis l’année dernière et c’était aux abords des marigots. Nous avons voulu gérer mais l’accès n’était pas facile c’est pourquoi nous avons décidé de reprendre avec le slogan « Un ménage, un arbre fruitier », ce que nous avons trouvé très avantageux. Pour la première édition, nous avions planté 300 plants, et pour cette deuxième édition, c’étaient 650 plants. La commune urbaine a organisé le tournoi inter-quartiers où nous avons été champions à deux reprises.
La ressortissants et résidents de Daka contribue contribuent à la réussite de toutes nos activités, le mois de ramadan dernier, ils ont envoyé de la nourriture que nous avons distribué aux plus nécessiteux. Côté sécurité, grâce aux jeunes footballeurs, le banditisme a considérablement diminué.
Le quartier Daka regroupe combien de secteurs?
-Le quartier Daka 1 a quatre secteurs à savoir : Le secteur 1 qui va de la grande mosquée, jusqu’au niveau du carrefour bilal, en allant à Domby, en passant par Maleya pour finir au tournant de Fady. C’est ce qui constitue le premier secteur.
Le secteur 2 va de là-bas jusqu’au niveau du pont Bilal jusqu’à texas. C’est ce qui constitue le deuxième secteur.
Quant au secteur 3, c’est de Doghora jusqu’au niveaudu parc des bétails en passant par Saré Tossokoun. C’est ce qui constitue le troisième secteur.
Le secteur 4 lui, commence à Hamdallaye et s’arrête à la limite avec Fady. C’est ce qui constitue le quatrième secteur.
Parlant de Domby, à un moment donné, il y a eu des rumeurs selon lesquelles il était érigé en quartier. Qu’en est-il de cette affaire ?
Le processus est en cours. Des démarches avaient été engagées dans ce sens par le chef du quartier, puisque des découpages devraient être faits, il faut que le chef du quartier y soit associé. Moi aussi à mon tour j’ai remonté à mes chefs hiérarchiques. Ils nous ont fait savoir que le quartier Daka 1 à lui seul, ne peut pas être découpé et que beaucoup de secteurs ont formulé de demandes dans ce sens et qu’ils sont en train de voir au niveau du ministère dans quel mesure cela pourrait être fait. Que s’ils trouvent la nécessité de faire le découpage c’est eux qui vont le faire mais qu’un seul quartier ne peut être découpé. C’est ce que nous attendons.
Comme vous le dites, il y a eu trop de bruits autour de ça comme quoi, Domby est devenu un quartier mais ce n’est pas vrai. Pour le moment Domby reste un secteur de Daka 1. Mais de toutes les façons, nous sommes à l’écoute des autorités. Récemment, ils (les autorités, ndlr) nous ont envoyé des papiers dans lesquels ils nous demandent de leur fournir les noms des secteurs qui composent le quartier Daka 1. Je crois bien si le découpage doit être fait, il faudra faire des enquêtes et je crois bien que ces enquêtes sont en cours. On peut pas se lever un beau matin et décréter un quartier comme ça. Il faut connaître le nombre de la population, les quartiers avec lesquels le secteur partage de limite et les infrastructures dont dispose le secteur. Je crois après ces enquêtes, le découpage sera fait dans tout le pays pas seulement pour Daka.
Quels sont les manques auxquels est confrontés votre quartier (Daka 1) ?
-Comme tous les autres quartiers de la ville, le quartier Daka 1 est en manque de beaucoup de choses. Sur le domaine éducatif, nous n’avons pas d’écoles (des collèges et lycées surtout) et l’école primaire que nous avons est très vétuste. Nous n’avons pas de centre de santé, nous n’avons pas une maison des jeunes, nous n’avons pas un terrain de football et entre les deux secteurs de Daka et Domby, nous n’avons pas de ponts pour faire la navette entre les secteurs. Le déplacement constitue un vrai calvaire pour nous.
En terme de sécurité comment se porte votre quartier ?
-Grâce à nos jeunes, nous n’avons plus des problèmes liés à la sécurité. Nous travaillons avec la brigade de recherche, elle nous donne souvent des coups de main. Quand nous avons besoin d’eux, ils répondent toujours présents c’est ce qui nous aide à renforcer la sécurité.
Parlons éducation maintenant. Comment se porte le secteur éducatif dans votre localité ?
-À ce niveau, nous n’avons pas de problème. Si vous prenez l’exemple sur l’école Tuntouroun, ils ont eu cette année encore les premiers de la république, au brevet et au baccalauréat avec un taux de réussite de 100%. Avec l’aide de l’association des jeunes du quartier, nous avons pu encadrer 100 candidats au différents examens et nous avons obtenu 47% avec eux et il y a eu plusieurs mentions. Quand je prends l’école de Maleya et celle de Hadja Hafssatou aussi, il y a eu beaucoup d’admis. Au niveau de l’école primaire de Daka aussi, il y a eu des admis.
Au temps du régime du président Alpha Condé plusieurs kilomètres de goudron ont été octroyés à la Commune urbaine de Labé. Est-ce que le quartier Daka 1 avait bénéficié lors du partage de ces kilomètres ?
-C’est une très belle question, c’est la plus belle d’ailleurs. Lors de ce partage, Daka n’avait rien eu. Nous demandons au gouvernement de nous venir en aide, surtout en ce qui concerne les routes. Ils ont beaucoup fait, mais il reste encore beaucoup à faire.
Nous arrivons au terme de notre entretien. Quel est votre mot de la fin ?
-Ce que j’ai à demander à la population de Daka, surtout les propriétaires des maisons, c’est de faire très attention à ceux qu’ils reçoivent chez eux. Que personne n’accepte de donner une maison en location à quelqu’un qu’il ne connait pas à moins qu’il obtienne une garantie. Nous demandons à nos populations d’être prudentes. Le constat révèle que la majorité des malfrats viennent de ces inconnus qui viennent chercher des maisons à louer. Les malfrats sont certes dans la rue, mais ils vivent avec nous. Je demande donc, à toute la population de faire très attention.
Merci Elhadj Saifoulaye d’être passé chez nous.
Je vous remercie de l’invitation.
Décryptage : Mamoudou Talibé Baldé.
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