Depuis l’effondrement du pont reliant les quartiers Madina et Donghol, les habitants de la zone vivent une situation de plus en plus alarmante. Ce passage stratégique pour les populations locales, est devenu aujourd’hui un véritable cauchemar quotidien. Isolement, détours interminables, risques d’accidents… les témoignages recueillis sur place traduisent une souffrance silencieuse mais bien réelle. Depuis plus d’une semaine, après la rupture de ce pont, aucune action concrète venant des autorités n’est encore visible.
En l’absence donc de l’intervention des autorités, les citoyens, livrés à eux-mêmes, ont tenté tant bien que mal de sécuriser le passage pour les motos. Une solution de fortune, qui demeure néanmoins très risquée, surtout en saison des pluies. Étant le seul passage disponible pour les habitants des quartiers impactés et face à l’indifférence des autorités, ils ont remblayé la partie effondrée. Les motos et piétons y passent désormais avec tous les risques possibles.
La rédaction de foutakameen.com a donné la parole aux habitants, qui lancent un cri du cœur aux autorités et aux personnes de bonne volonté pour une réhabilitation urgente de ce pont vital à leur quotidien.
Mamadou Oury N’gadjiko, conducteur de moto-taxi, décrit les difficultés rencontrées depuis l’effondrement :
« Depuis que ce pont a cédé, cela nous cause énormément de difficultés, car c’est par ici que passe notre principale voie d’accès. Quand on prend quelqu’un en ville pour le ramener chez lui et qu’il pleut, les autres ponts sur les routes secondaires deviennent impraticables. C’est donc ici que nous passions habituellement. Mais avec ce pont endommagé, la situation est très compliquée. Quand cela arrive, on est obligés de faire un grand détour par Daka pour rentrer. Lorsqu’on arrive ici avec des passagers, on est contraints de les faire descendre pour traverser à pied. C’est très risqué, mais on n’a pas le choix », explique-t-il en affirmant être conscient du danger qui les guette.
« Je vous assure, c’est extrêmement dangereux. Si on ne passe pas par ici, on est obligés de prendre une autre route beaucoup plus longue, ce qui complique notre travail et réduit considérablement nos revenus. C’est pour cela qu’on prend le risque de passer par ici malgré le danger. Ce que je demande aux autorités, c’est de nous venir en aide en réhabilitant ce pont. Qu’elles tournent leurs regards vers nous. Si ce pont est réparé, cela nous soulagera énormément », lance cet usager.
Pour Mamadou Saliou Diallo, habitant du quartier, ce sont les citoyens eux-mêmes qui ont tenté de rendre le passage praticable, malgré les dangers :
« Depuis que ce pont a cédé, aucune autorité n’est venue ici. Ce sont nous, les habitants, qui nous sommes mobilisés pour effectuer quelques réparations afin que les motos puissent au moins passer. Malgré cela, ce pont reste un véritable danger. On l’a fait parce qu’on n’a pas le choix : c’est notre seule route », se lamente cet autre tout en exprimant son inquiétude :
« Aujourd’hui, ce qui nous inquiète, c’est qu’un automobiliste qui ne connaît pas bien la zone voie les motos passer et pense pouvoir traverser avec sa voiture. On craint vraiment qu’un accident grave ne se produise, qu’une personne tombe avec son véhicule et perde la vie. Ce que nous ne souhaitons pas du tout. »
Mamadou Saliou Diallo invite aussi les usagers à la prudence :
« Ce qu’on demande aux usagers de cette route, c’est de faire extrêmement attention à cet endroit, car rien n’est plus précieux que la vie. »
Il lance également un appel aux autorités :
« Aux autorités, nous adressons une demande humble et sincère : venez à notre aide face à cette difficulté. C’est vous qui avez les moyens et le pouvoir de réparer ce pont », plaide-t-il.
Même son de cloche du côté de Mamadou Talibé Diallo, usager régulier de cette route, qui met en garde :
« À vrai dire, c’est très inquiétant, car depuis que ce pont s’est effondré, les gens rencontrent beaucoup de difficultés. Cette route est pourtant très fréquentée. Depuis l’effondrement, les habitants sont obligés d’emprunter une autre route, plus longue et presque impraticable, pour se rendre en ville. Ce que je demande à ceux qui utilisent encore cette route, c’est d’être très prudents. Car si quelqu’un qui ne maîtrise pas bien sa moto tente de passer, il risque de tomber. Aux autorités et aux personnes de bonne volonté, nous demandons de nous aider à réhabiliter ce pont. Les gens souffrent énormément actuellement. Les motos y passent encore, mais avec un grand risque. Ce pont n’est plus sûr », assure ce cet habitant.
Alpha Amadou Diallo, pour sa part, préfère éviter ce passage pour préserver sa vie.
« Passer par ici est extrêmement risqué. Emprunter une route aussi dangereuse toute la journée, c’est pire que de se noyer dès le matin. Personnellement, je ne conseille à personne de passer par ce pont. C’est ce qui nous différencie des pays développés : eux, ils ne prennent jamais de risques face à ce genre de danger. Pour ma part, je préfère faire un long détour que de risquer ma vie ici », ddéclare Alpha Amadou.
Il appelle les responsables locaux à prendre des mesures fermes :
« Les responsables du quartier doivent prendre une décision claire pour interdire l’accès à cette route, jusqu’à ce qu’une initiative soit prise pour réparer le pont. Nous demandons humblement aux autorités de nous venir en aide le plus rapidement possible », lance-t-il.
Les autorités du quartier sollicitées par notre rédaction ont confié leur langue au chat.
Mamadou Dian Diallo pour foutakameen.com
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