Popodara : le tourisme et la culture, des leviers économiques malgré des revenus dérisoires

Popodara : le tourisme et la culture, des leviers économiques malgré des revenus dérisoires

Le tourisme occupe une place importante dans la vie sociale et économique de la sous-préfecture de Popodara, relevant de la préfecture de Labé. Ce domaine représente non seulement un vecteur de développement, mais aussi une source de cohésion et de fierté pour les habitants. Lors d’une immersion réalisée par l’équipe de Foutakameen.com dans cette localité, nous avons rencontré Kalidou Diallo, chargé des affaires culturelles et artistiques à Popodara. 

Il est tout d’abord revenu sur le rôle de la culture, un autre secteur qui constitue un apport considérable dans le développement local. Selon Kalidou Diallo, la culture se porte relativement bien à Popodara, même si les moyens restent limités.

« La culture se porte un peu bien dans notre sous-préfecture, malgré quelques difficultés. Mais nous parvenons à élever la culture ici », affirme-t-il.

Les initiatives locales se multiplient à travers des manifestations culturelles et des rassemblements de jeunes autour d’activités artistiques, même si elles manquent encore de soutien institutionnel.

Popodara abrite une rivière très fréquentée, qui attire chaque semaine de nombreux jeunes venus des localités environnantes. Ce site, autrefois simple lieu de détente, est aujourd’hui au cœur d’une activité touristique croissante.

« Au début, c’était juste un endroit où nous allions jouer, sans vraiment connaître son importance. C’est en 2001 que la jeunesse a commencé à s’y intéresser. Chaque semaine, nous nous réunissions entre amis pour passer du temps là-bas. Mais au départ, nos parents n’étaient pas favorables à cela. Il a fallu beaucoup de discussions pour conserver le lieu », explique Kalidou Diallo.

Un drame est toutefois venu marquer cette dynamique : un jeune homme s’est noyé dans la rivière, ce qui avait conduit les autorités à fermer temporairement le site.

« Après cet accident, les autorités à tous les niveaux nous ont interpellés. Elles ont exigé la fermeture du site le temps de trouver des solutions pour éviter que cela ne se reproduise. Depuis, il est strictement interdit de s’y baigner », affirme le responsable de la culture.

Aujourd’hui, le site est rouvert et géré localement dans un cadre plus organisé. Les responsables ont mis en place des mesures de sécurité et un système de contribution financière pour les visiteurs.

« Nous avons fixé un montant pour ceux qui veulent visiter le site. Il a été clôturé pour mieux encadrer les visiteurs et faciliter le paiement. Les recettes perçues à chaque événement sont ensuite reversées sous forme de taxes à la commune, à la fin de chaque mois. Cela se fait régulièrement », précise le chargé de la culture.

Pour éviter tout incident, la sécurité est désormais renforcée et dévient une priorité.

« Lors de nos événements, nous veillons à la sécurité de tous. Des agents de sécurité nous assistent, et des jeunes bénévoles empêchent les visiteurs de se plonger dans l’eau. Le site est bien encadré, et toute forme de désordre y est proscrite », assure-t-il.

Malgré ces efforts, Kalidou Diallo lance un appel pressant aux autorités locales et aux partenaires culturels :

« Nous demandons aux autorités de nous aider à doter la jeunesse d’une maison des jeunes adaptée, afin de mieux encadrer nos activités culturelles. Nous invitons également la population à soutenir la culture, car elle fait partie intégrante de notre identité », sollicite notre interlocuteur.

À travers ces initiatives, Popodara prouve que la culture et le tourisme peuvent devenir des leviers de développement local, à condition d’un accompagnement réel des autorités et d’une valorisation durable des richesses naturelles et artistiques de la région.

Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com

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