Condamné à deux ans de prison ferme le 7 janvier 2025, Aliou Bah, figure clé de son parti politique, est au centre d’une polémique. Ses avocats dénoncent un procès injuste fondé sur des preuves insuffisantes, tandis que son parti qualifie cette arrestation d’arbitraire. Retour sur les circonstances de son interpellation et les réactions de ses proches collaborateurs.
Selon Mamadou Malal Bah, secrétaire chargé des affaires juridiques du parti, Aliou Bah avait été informé de menaces d’arrestation alors qu’il se trouvait à Paris pour une mission professionnelle. Cependant, à son retour à Conakry, aucun problème ne s’était présenté.
« C’est le 26 décembre 2024, alors qu’il se rendait en Sierra Leone pour des raisons personnelles, qu’il a été interpellé à la frontière en compagnie de son équipe. Après quatre heures d’attente, les agents lui ont interdit de quitter le territoire et l’ont escorté au Haut Commandement de la gendarmerie sans fournir d’explication. Ce n’est qu’au tribunal qu’il a appris les infractions qui lui étaient reprochées », a expliqué Mamadou Malal Bah.
Malgré les efforts de ses avocats, qui ont tenté de démontrer que les accusations portées contre lui étaient infondées, Aliou Bah a été condamné à deux ans de prison ferme.
« Les vidéos présentées au tribunal comme preuves ne contenaient aucun propos diffamatoire ou irrespectueux envers l’État », ont insisté ses défenseurs.
Une conférence de presse a été organisée au siège du parti à Nongo le lendemain du verdict. Au cours de cette conférence de presse, le parti a dénoncé ce qu’il considère comme une instrumentalisation de la justice pour réduire au silence une voix dissidente.
Lors de cette conférence, Mamadou Malal Bah a fermement condamné cette décision, qu’il qualifie d’abus de pouvoir.
« Aliou Bah est innocent. Les accusations reposent sur des preuves fabriquées. Cette arrestation arbitraire ne nous empêchera pas de continuer à défendre nos idéaux », a-t-il déclaré.
Il a également assuré que le parti demeure structuré et déterminé à poursuivre ses activités malgré la condamnation de son président.
« Le Model est un parti solide, bien organisé sur les plans national et international. Tous les responsables se mobiliseront pour redynamiser nos structures. Nous allons continuer nos activités habituelles, car cela montrera au président que nous restons unis, résilients et fidèles à nos convictions. Aliou Bah n’a rien à se reprocher», assure-t-il.
Malgré la frustration et l’étonnement suscités par cette décision, le parti appelle ses membres et sympathisants à rester solidaires.
« Rien n’arrêtera nos activités. Nous continuerons de travailler pour défendre nos valeurs », a insisté Mamadou Malal Bah.
Dès après l’annonce du verdict, les avocats de l’opposant ont annoncé leur intention d’interjeter appel pour faire casser ce verdict initial.
Fatoumata Binta Bah pour foutakameen.com
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