Ce mardi 22 juillet 2025, le président de la Haute Autorité de la Communication (HAC), Boubacar Yacine Diallo, a rencontré les journalistes de Labé dans la salle de conférence du gouvernorat. Plusieurs sujets majeurs ont été abordés au cours de cet échange, notamment la signature de convention collective des journalistes, la mise en place d’un organe d’auto-régulation des médias, ainsi que la délivrance des cartes professionnelles de presse.
Le président de la HAC a également réitéré l’interdiction faite aux web radios et télévisions de couvrir les événements publics sans autorisation préalable.
« La HAC existe pour permettre aux journalistes de travailler dans de bonnes conditions. Nous avons décidé d’envoyer des missions dans les chefs-lieux des régions. Dans les jours à venir, on parlera des élections, et vous savez, chez nous, à chaque fois qu’on parle d’élections, les gens font allusion à la guerre, alors que ce n’est pas le cas. L’élection consiste à choisir un président. Dans un pays, s’il n’y a pas de journalistes pour dénoncer, ce pays est comme un aveugle. Raison pour laquelle nous sommes venus rencontrer les journalistes et leur faire part des décisions prises à Conakry. Ces décisions sont prises en collaboration avec le syndicat et les responsables des médias. On envisage de signer une convention collective. Beaucoup de journalistes travaillent sans salaire, d’autres reçoivent des promesses non tenues, et certains exercent clandestinement. Dans la convention, il est précisé le rôle de chaque journaliste et ses obligations. C’est la même chose pour les sites, les radios et les télévisions. Ce document est prêt et il sera signé. Quand il s’agit d’une convention, le gouvernement doit être impliqué », a-t-il fait savoir.
Boubacar Yacine Diallo a galement évoqué la mise en place d’un organe d’autorégulation :
« Si vous prenez les avocats, ils se jugent entre eux pour dénoncer les fautifs ; c’est pareil pour les médecins et les pharmaciens. Les journalistes ont aussi décidé de faire la même chose. Ils vont se juger entre eux. Si quelqu’un commet une erreur, ce sont les journalistes eux-mêmes qui devront le dire et publier l’erreur de leur confrère. Cela aussi sera signé », a-t-il ajouté insistant sur l’obligation de détenir une carte professionnelle de presse.
« La carte de presse est obligatoire, comme une carte d’identité pour un citoyen. C’est à travers cette carte qu’on saura que vous êtes journaliste. À Labé, depuis l’arrivée des radios, tout le monde se dit journaliste, simplement parce qu’on parle à la radio, parfois même pour insulter, sans écrire comme sur les sites. La loi dit que celui qui ne détient pas de carte de presse n’est pas journaliste. La carte est gratuite et le journaliste peut déposer ses documents auprès de nos points focaux, qui se chargeront du dossier. À Conakry, si tu n’as pas la carte, tu n’as même pas accès à la Maison de la Presse. À l’intérieur du pays, cela prendra effet à partir du 25 juillet. Cela permettra de réserver la couverture des événements uniquement aux journalistes professionnels », a exigé Boubacar Yacine Diallo.
Enfin, concernant les médias en ligne, il a précisé :
« Les web médias sont nombreux. Chacun se dit journaliste, prend de l’argent auprès des gens pour régler des comptes. Nous avons donc interdit aux web médias de couvrir les événements publics. Il y a des journalistes professionnels qui possèdent des web TV. Nous avons demandé au syndicat de nous transmettre la liste de ces médias, et nous verrons ce qu’il faut faire. Mais en attendant, ils doivent rester à la maison. S’ils commettent une erreur dans l’exercice de leurs activités, ils seront jugés selon la loi sur la cybersécurité », a indiqué le président de la Haute Autorité de la Communication.
Ces mises aux points ont été faites dans le carte d’une tournée de prise de contact avec les journalistes des différentes régions du pays. Cette tournée a été lancée à Labé.
Boubacar Diallo pour foutakameen.com
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