Elles étaient nombreuses, ces femmes, à exprimer leur ras-le-bol ce jeudi matin 27 février 2025 devant le gouvernorat de la région administrative de Labé. Cette protestation est la conséquence directe de l’impact des travaux de réhabilitation de l’aéroport de Labé sur les habitants de Boleya, dans le quartier Tata 2, qui peinent à circuler librement.
Face au directeur de cabinet du gouvernorat de Labé, ces femmes n’ont pas hésité à énumérer les difficultés qu’elles rencontrent.
« Nous ne sommes pas là pour vous manquer de respect, mais pour vous faire part de notre profonde préoccupation concernant l’impact des travaux de réhabilitation de l’aéroport sur notre quotidien. Nous n’avons ni école, ni hôpital, encore moins de marché. Nous avons acheté des terrains lotis. Nous sommes très nombreuses et avons jugé nécessaire de venir vous rappeler la convention qui existe entre nous. Nous sommes fortement mobilisées, uniquement des femmes, et avons pris l’initiative d’aller sur la piste avec des pioches, des pelles et des dabas pour ouvrir un passage pour nos enfants et pour nous-mêmes. Cet endroit est devenu un lieu de refuge pour les délinquants. Ils nous coupent la route, confisquent nos téléphones, et nous nous sentons impuissantes face à eux. Nous vous prions humblement de nous aider à obtenir une route, car nous avons trop souffert », a déclaré Assiatou Diallo, porte-parole des femmes protestataires contre l’enclavement de leur localité.
Le directeur de cabinet du gouvernorat a pris en compte leurs revendications et leur a promis une solution immédiate.
« Nous vous remercions très sincèrement pour cette marche pacifique qui vous a conduites de Boleya jusqu’au gouvernorat. Nous avons ouvert un registre intitulé Dossier routes de passage pour la ville aéroport. Le 3 octobre 2024, vous étiez déjà venues ici. Après cela, il y a eu un mouvement qui a été interrompu par le commandant de la base aérienne. Le projet de l’aéroport est un projet national. Deux options étaient envisagées : faciliter l’accès aux habitants de Boleya ou délocaliser l’aéroport. Nous avons même réduit un peu l’espace pour trouver une solution au problème de passage. Malheureusement, ce que nous déplorons aujourd’hui, c’est le manque de communication. Les partenaires, représentés par l’ingénieur, et l’État, représenté par le commandant, sont venus ici pour transmettre l’information, mais celle-ci n’a pas atteint la population. Nous vous présentons nos excuses pour cela. Immédiatement, nous allons trouver une solution. L’aéroport de Labé est une préoccupation nationale. Il s’agit d’un aéroport de dégagement en prélude à l’aéroport Ahmed Sékou Touré de Conakry. Voici les acteurs impliqués : la commune est représentée, les ingénieurs sont là, la base aérienne est là, et le gouvernorat, qui pilote tout, est également là. Vous allez rentrer chez vous, et dès maintenant, nous allons nous rendre sur le terrain pour résoudre ce problème de passage, et ce, aujourd’hui même », a promis Siné Magassouba.
Reste à savoir si cette promesse sera tenue, car ce n’est pas la première fois que ces femmes expriment leurs préoccupations sans obtenir de solution durable.
Mamadou Aliou Diallo pour foutakameen.com
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