Nous sommes à moins de 24heures de l’ouverture annoncée des classes (le 25 septembre) sur l’ensemble du territoire national. Cette année il y a eu quelques changements en terme de recrutement d’enseignants qui pourront combler certains vides dans le système éducatif guinéen. A Labé quel est le niveau des précatifs pour une rentrée scolaire réussie ? Un des reporters de foutakameen.com a interrogé l’Inspecteur régional de l’éducation de Labé.
De l’assainissement des écoles à la mise à disposition de matériels didactiques en passant par le recrutement des enseignants, Mouctar Camara a fait une revue générale du système éducatif dans la région de Labé.
« Actuellement, toutes les dispositions ont été prises pour la réouverture des classes le 25 septembre. Concernant les cahiers de préparation, tous les directeurs ont reçu leur lot afin de procéder à la répartition entre les enseignants. Les emplois du temps relatifs au déroulement des cours, ont également été définis. La préparation des classes, incluant le nettoyage et la réparation des bancs abîmés est terminée. En un mot, dans la région, tout est prêt pour la réouverture le 25 septembre. Toutes les autorités seront sur le terrain ce jour-là pour constater la reprise effective des cours »
« C’est à l’APEAE de s’organiser avec les autorités des écoles en difficulté pour réhabiliter les tables qui ne sont pas en bon état. Il est même demandé aux nouveaux arrivants de se regrouper entre deux à trois pour avoir une table, car l’état ne peut pas tout faire », indique-t-il.
Est-ce que le recrutement des enseignants contractuels peuvent il comblé le vide qui était là en manque de professeur dans les établissements publics de la région? Mr Mouctar Camara répond par ces mots
« Le recrutement des contractuels communaux n’a pas comblé le manque d’enseignants dans les différents établissements de la région administrative de Labé. Le Ministère a déjà demandé à chaque DPE de remonter la liste des enseignants nécessaires pour démarrer les cours. Ces listes ont été transmises au niveau du ministère », a fait savoir l’inspecteur qui a indiqué que la communauté doit jouer sa partition pour l’éducation des enfants.
« Comme vous le savez, l’État ne peut pas tout faire, donc cela revient à la communauté de prendre ses responsabilités pour que les enfants ne manquent pas de professeurs », dit notre interlocuteur.
En terme de disponibilité d’enseignants à tous les niveaux, le premier responsable de l’éducation dans la région administrative de Labé évoque un déficit de plus de trois mille enseignants dans toute la région.
« Dans la région de Labé, au niveau du primaire, nous avons besoin de 2382 enseignants pour combler le vide. Au niveau du collège, nous avons besoin de 648 enseignants. Au niveau du lycée, nous avons besoin de 132 enseignants pour que toutes les classes aient un enseignant, ce qui fait un total de 3162 enseignants. Si on obtient tout cela, le vide sera comblé et permettra un bon déroulement des cours. Les contractuels communautaires ne font pas partie de ce besoin, même s’ils sont déjà engagés par l’État, mais le manque est toujours là », fait observer Mouctar Camara.
Outre le manque criard d’enseignants révélé, le premier responsable de l’éducation à Labé déplore le faible taux de scolarisation des enfants par rapport à certaines régions du pays.
« Les besoins qui existent à Labé sont trop importants, car l’enrôlement des enfants à l’école est très faible, alors que Labé fait partie des cinq premières régions fondées en République de Guinée. Mais devant beaucoup de régions nouvellement créées, Labé est l’une des plus faibles en effectif de toute la région. Ils doivent arrêter de marier les très jeunes et les laisser poursuivre leurs études, ainsi qu’envoyer les enfants à l’école. Il y a un manque énorme d’écoles à Labé, notamment par rapport aux autres régions. Ici, le manque de salles de classe est curial. Nous devons nous mobiliser et accompagner le gouvernement dans la construction d’écoles, afin d’éviter aux enfants de parcourir des kilomètres à pied pour aller étudier », invite-t-il.
Comment combler tout ce vide révélé par l’inspecteur régional de l’éducation de Labé ? La question demeure posée et aux autorités de trouver sa réponse.
Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com
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