La semaine dernière, le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation a publié les résultats provisoires du recensement administratif à vocation d’état civil (PN-RAVEC). C’est la région de Kankan qui a le plus grand nombre de personnes recensées selon les résultats rendus publics. Ensuite vient la région de Conakry. Ces résultats sont largement critiqués au sein de l’opinion. À Labé, des acteurs de la société civile dénoncent des irrégularités dans le processus.
Ce mardi 22 juillet 2025, la rédaction de Foutakameen.com a interrogé Oumar Sadio Diallo, vice-président du Conseil préfectoral des organisations de la société civile de Labé qui estime que le processus a été entaché des dysfonctionnements.
« Quand on parle des élections, la première des choses, c’est le recensement. Les autorités de la transition avaient entamé la procédure. Dans notre pays, les choses ne se sont pas passées comme nous l’aurions souhaité. Les délais étaient courts et la plupart des citoyens ne disposaient pas de documents. L’obtention de ces documents constituait également un handicap. La distribution des machines n’était pas équitable, ce qui n’a pas facilité l’enrôlement des citoyens. Par exemple, Kankan a reçu plus de machines que toutes les autres régions », fustige Oumar Sadio Diallo.
Cet acteur de la société civile explique quelques éléments ayant entraîné selon lui, de manquements dans le déroulement du programme :
« Le 19 juillet dernier, les autorités ont publié les résultats du recensement, et Kankan occupe la première place. La plupart des partis politiques n’ont pas mené de campagnes de sensibilisation, car ils ne croient pas aux autorités de la transition. La majorité des citoyens soutiennent les opposants. Les grands partis politiques n’ont pas fait campagne ; ce sont les autorités de la transition et les mouvements de citoyens qui s’en sont chargés, ce qui a empêché certains de se faire enrôler. Les principaux opposants ont rencontré des difficultés et n’ont pas pu s’enrôler, ce qui a pu dissuader leurs militants de le faire également. Si toute la population de Conakry n’a pas pu s’enrôler à cause de ces manquements, tandis qu’à Kankan tout le monde l’a fait, cela peut expliquer la situation à laquelle nous assistons aujourd’hui », a-t-il expliqué.
Boubacar Diallo pour Foutakameen.com
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