Route Labé-Mamou : complètement dégradée, des usagers errent en brousse, des véhicules immobilisés – une situation toujours préoccupante

Route Labé-Mamou : complètement dégradée, des usagers errent en brousse, des véhicules immobilisés – une situation toujours préoccupante

Depuis plusieurs jours, les usagers de la route Labé-Mamou sont bloqués entre Dalaba et Mamou, plus précisément dans la sous-préfecture de Boulliwel. Ce blocus est dû au mauvais état de la route. Les gros porteurs, les transports en commun et les véhicules particuliers sont tous stationnés à cet endroit, rendant le passage impossible. Pour s’enquérir du calvaire des usagers, la rédaction de Foutakameen.com a déployé des reporters sur le terrain.

Sur place, le constat est alarmant. Selon les informations glanées sur le terrain, certains conducteurs et passagers sont restés bloqués pendant six jours sans possibilité de pouvoir bouger d’un seul pas. De leur côté, les passagers parmi lesquels, des femmes en état de famille, des enfants et de personnes âgées continuent d’errer dans la brousse sans assistance.

Ces citoyens en provenance de plusieurs localités de la Guinée sont exposés à tous les risques étant donné que c’est la période de fortes pluies.

Amadou Nadhel Diallo, détenteur d’un gros porteur fait partie de ceux qui sont bloqués au niveau de cette route nationale stratégique. Il raconte son calvaire :

« Je viens de Labé pour Conakry, je transporte des fruits, mais cela fait maintenant quatre jours que nous sommes bloqués ici. Les fruits risquent de se gâter. Nous souffrons énormément. Nous rencontrons d’énormes difficultés. Les gendarmes nous réclament de l’argent alors que la route est impraticable. Imaginez quelqu’un qui passe trois jours sans bouger, c’est pitoyable. Non seulement les véhicules vont tomber en panne, mais les passagers souffrent aussi énormément », raconte-t-il.

Nids de poules, boues, eaux stagnantes, voici l’état de la chaussée auquel font face les usagers qui se retrouvent dans l’incertitude. Conséquences : pannes récurrentes de véhicules. Un autre chauffeur à qui nos reporters ont tendu la perche témoigne :

« Ça fait une semaine que je suis là. En allant à Conakry, je me suis retrouvé bloqué ici, et à mon retour, rebelote. D’autres personnes sont aussi coincées. C’est le mauvais état de la route qui cause cela. Si les autorités ne nous viennent pas en aide, nous allons continuer à souffrir. On se sent oubliés. La route est complètement dégradée. Là où nous sommes, il est difficile de trouver de quoi manger. Pour le petit déjeuner seulement, nous avons dépensé 100.000 GNF. Imaginez si on doit manger trois fois par jour, surtout si on reste une semaine ici. Nous demandons aux autorités d’agir rapidement, sinon la route risque d’être totalement coupée », a ajouté Alseny Bah.

A ce calvaire dû aux mauvaises conditions de la route s’ajoute également le manque de quoi mettre sous la dent. Les vendeurs de nourriture de leur côté profitent de cette situation précaire pour fixer les prix comme bon leur semble.

Fatoumata Binta Bah, en provenance de Sierra Leone, est bloquée entre Mamou et Dalaba avec son enfant :

« Cela fait deux jours que nous sommes ici, avec mon enfant. La route est impraticable. On obtient difficilement de quoi manger. Une boîte de sardines coûte entre 7.000 et 10.000 GNF, et un pain autant. Je n’arrive pas à trouver de nourriture pour enfants, même avec de l’argent, on ne trouve rien à acheter », explique cette passagère.

Fatoumata Binta Sow, elle aussi est en provenance de Conakry pour Labé afin de présenter ses condoléances après le décès de son père. Elle est également bloquée à cet endroit :

« Je me rends à Labé pour présenter mes condoléances et saluer ma famille après le décès de mon père. Mais nous sommes bloqués ici, avec ma mère et mes enfants. On avait prévu de ramener le corps au village pour l’inhumation, mais on nous avait dit qu’il n’y avait pas de route, alors on l’a inhumé à Conakry. Nous sommes maintenant en route pour le village, mais la route entre Mamou et Labé est complètement dégradée. Nous demandons aux autorités de nous venir en aide », a-t-elle sollicité.

Sur les lieux, le constat est alarmant. Au moment du départ de nos reporters, les gendarmes et la sécurité routière étaient présents pour réguler la circulation. Des engins de travaux étaient aussi sur place pour dégager la boue et tenter de faciliter la circulation.

De retour à Dalaba, Boubacar Diallo et Abdoul Karim Baldé, pour Foutakameen.com

 

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