La farine, l’une des denrées alimentaires les plus consommées en Guinée. Ces derniers temps le manque de cet aliment se faire sentir dans la ville de Labé voire dans tout le pays. Depuis quelques jours la crise est palpable et un cri d’alerte a été lancé par les boulangers de la région. Elhadj Alpha Oumar Sacko, président de l’Union nationale des boulangers de Guinée, explique que la situation touche l’ensemble du territoire national.
Cette crise a favorisé la flambée du prix de la farine. Un sac qui se vendait à 360 000 francs guinéens se négocie actuellement entre 400 000, 420 000 et 450 000 francs guinéens.
Le président de l’union nationale des boulangers de Guinée révèle les causes de cette crise qui mine le secteur de la boulangerie :
« Depuis trois jours, il n’y a pas de prix fixe pour la farine. Chacun achète selon les moyens du bord. Les usines de fabrication étaient à l’arrêt à cause d’un blocage au port. Le blé est bien là, mais il n’a pas pu être déchargé. À Labé, le dernier camion de farine a été distribué immédiatement sans possibilité de stockage. Les boulangers sont en rupture de stock, non pas à cause d’une hausse de prix, mais d’une véritable crise d’approvisionnement », explique Elhadj Alpha Oumar Sacko.
Selon le président de l’Union des boulangers, cette crise de la farine est principalement causée par un blocage au niveau du port. Deux usines seulement assurent la production nationale. L’une d’elles attend toujours le déchargement de son bateau, et l’autre n’a pas encore reçu le sien, qui accuse un retard.
« Cela fait près d’un mois que la crise a commencé. À certains endroits, le sac de farine atteint 450 000 GNF. À l’échelle nationale, la pénurie touche plusieurs localités. Trois bateaux sont actuellement au port, mais les autorités portuaires n’autorisent pas leur déchargement. Pourtant, le blé est un produit alimentaire essentiel », indique-t-il.
Malgré la tension, Elhadj Alpha Oumar Sacko se veut rassurant. La production a repris et la distribution recommence progressivement. Il appelle les boulangers à ne pas augmenter les prix du pain ou de la farine sans concertation officielle.
« La production a repris depuis hier soir. Si cela continue, la crise devrait être résolue d’ici deux à trois jours. Nous allons mettre en place une Fédération nationale unifiée des boulangers, avec un président et des vice-présidents pour veiller au respect d’une loi commune dans tout le pays. Le prix officiel ne doit en aucun cas changer. Ce n’est pas une question de coût, mais un problème logistique causé par les responsables du port. Heureusement, notre signalement a été pris en compte et les choses commencent à rentrer dans l’ordre. »
Laouratou Diallo pour Foutakameen.com
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