Secteur de la cordonnerie : les exerçants pointent du doigt l’indifférence des autorités vis-à-vis de leur métier

Secteur de la cordonnerie : les exerçants pointent du doigt l’indifférence des autorités vis-à-vis de leur métier

La cordonnerie, un métier ancestral pratiqué par plusieurs générations. En Guinée cette activité n’est pas sans importance. À travers ce métier, beaucoup parviennent à s’offrir des chaussures de luxe. La confection des chaussures de cuir par exemple, démontre la finesse et l’habileté des cordonniers qui attirent des clients.

Comment se porte ce métier qui existe depuis la nuit des temps ? Des cordonniers à qui nous avons tendu la perche et qui soutiennent avoir hérité ce métier de leurs parents livrent leur passion pour ce travail.

« Nous avons hérité ce métier depuis 40 ans maintenant. Je l’exerce depuis toutes ces années et je trouve l’intérêt de le pratiquer parce que tous mes besoins sont satisfaits à travers ce métier. J’ai pu aller jusqu’en Côté d’ivoire pour faire l’exposition de mes articles. C’est un métier que j’aime bien », affirme Moussa Oury Diallo.

Moussa Oury Diallo, cordonnier

Cependant, ce métier, les cordonniers disent l’exercer tant bien que mal. Du manque de matériels de travail à leur obtention, les difficultés sont nombreuses nous confie cet ouvrier.

« Ce métier n’est pas sans difficultés tout comme beaucoup de métiers liés à la cordonnerie. Nous rencontrons assez de difficultés en ce qui concerne l’obtention des outils de travail. Comme le cuir de vache qui autrefois était très facile à en avoir. Mais aujourd’hui c’est un problème de s’en procurer parce que les gens on commencé à manger les cuirs de vache et ils renchérissent les prix. Il y a aussi des matériels qui ne se gagnent pas à Labé il faut aller jusqu’au Sénégal pour les chercher c’est une situation qui est très préoccupante pour nous », déplore Moussa Oury Diallo.

En dépit de toutes ces difficultés énumérées par Moussa Oury Diallo, ils parviennent tout de même à écouler leurs articles mais à une période bien indiquée.

« Les gens s’intéressent peu à peu de nos articles. C’est pendant les vacances qu’ils viennent acheter. Durant cette période là clientèle augmente et nous écoulons nos articles beaucoup plus », fait savoir Ibrahima Sory Sylla, un autre cordonnier.

Ibrahima Sory Sylla, cordonnier

Moussa Oury déplore surtout du fait que les cordonniers ne bénéficient pas de l’assistance de l’Etat. Pourtant renchérit-il, ça aurait contribué à booster le secteur et à mieux pourvoir l’emploi des jeunes.

« L’une des difficultés que nous traversons aussi c’est le manque de soutien des autorités, ce qui impact sur notre travail. Si on nous aide à avoir les matériels de travail ça nous aurait soulagé Ça nous aiderait à mieux développer le secteur de la cordonnerie. Ça aurait attirer plus de personnes à s’y intéresser », se plaint le cordonnier.

Ce métier est parmi tant d’autres qui est peu ou pas accompagné par les autorités. Pourtant, il aurait considérablement contribué à réduire le chômage.

Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com

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