En Guinée, la coupe, le transport et l’exportation du bois est suspendue depuis le 5 juin 2024, par le ministère de l’Environnement et du Développement durable. Cette décision est motivée selon le département de l’environnement par la coupe abusive du bois sur l’ensemble du territoire national. Pour protéger le couvert végétal le ministère de l’environnement a décidé de marquer une pause dans la coupe du bois.
Cependant, cette décision met les menuisiers dans une situation difficile se plaignent-ils. C’est le cas par exemple des menuisiers rencontrés par la rédaction de foutakameen.com, dans la Commune Urbaine de Labé. Ils déplorent également la hausse des prix et invitent les autorités à reconsidérer la situation. Ces artisans ont du mal à exercer leur métier depuis la prise de cette décision par le gouvernement.
« Actuellement, nous travaillons dans des conditions très compliquées. Nous avons du mal à obtenir du bois et, de ce fait, la clientèle se fait rare. Nous utilisons les stocks restants, mais ils sont presque épuisés. Nous souffrons énormément », se plaint Thierno Issa Diallo, menuisier.
Même son de cloche chez cet autre menuisier, spécialisé dans la fabrication des portes en bois.
« Nous fabriquons des portes en bois. Lorsqu’un client passe une commande, nous travaillons pour lui, et nous fabriquons également des pièces pour les revendre si quelqu’un en exprime le besoin. La difficulté d’obtenir du bois est réelle. Les stocks sont épuisés et ceux qui en détiennent les revendent à des prix exorbitants. Les prix varient selon la qualité », se lamente Mamadou Dian Diallo.
Outre le manque du bois et la cherté des prix, Irahima Sory Tounkara évoque un autre souci. C’est celui concernant la fourniture de l’électricité par EDG dont les factures sont jugées exorbitantes.
« Pendant la saison des pluies, particulièrement en ce moment, nous traversons une période très difficile. Le manque du bois et la rareté de la clientèle sont des facteurs importants. Nous fabriquons des armoires, des lits, des meubles de bureau, etc. Bien que nous ayons des machines, nous utilisons l’électricité avec des compteurs prépayés. Les factures sont très élevées, ce qui est épuisant pour nous. Nous demandons aux autorités de nous venir en aide », sollicite Ibrahima Sory Tounkara, un autre menuisier évoluant dans la Commune Urbaine de Labé.
À quand donc la fin de ce calvaire que rencontrent ces artisans ? Difficile de répondre à cette question d’autant plus que le communiqué du ministère de l’environnement n’avait pas précisé à quelle date l’interdiction sera levée. En attendant une issue heureuse, ces menuisiers gardent leur mal en patience.
Boubacar Diallo, pour foutakameen.com
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