Tarambaly : un poste de santé transformé en centre de santé, mais le personnel reste sans logement et les prestations limitées

Tarambaly : un poste de santé transformé en centre de santé, mais le personnel reste sans logement et les prestations limitées

La sous-préfecture de Tarambaly distante de 18 kilomètres du centre ville de Labé dispose désormais d’un centre de santé, fruit d’une évolution progressive à partir d’un ancien poste de santé. Cette transformation, bien que porteuse d’espoir pour les populations locales, s’accompagne encore de nombreux défis à surmonter, notamment le manque d’équipements, de personnel et d’infrastructures adaptées.

Lors de notre passage dans la localité, nous avons rencontré le docteur Ousmane Barry, chef du centre de santé de Tarambaly, qui a partagé avec nous l’historique et le fonctionnement de la structure.

« Cela fait deux ans et six mois depuis que j’ai été affecté ici. À mon arrivée, ce n’était encore qu’un poste de santé. C’est pendant ma présence qu’il a été érigé en centre de santé. Vous savez, il y a une grande différence entre les deux : le travail, les responsabilités et le personnel ne sont pas les mêmes. Aujourd’hui, nous disposons de plusieurs salles bien équipées, notamment une salle d’accouchement, une salle de soins, ainsi qu’un chariot médical complet. Le seul service qui nous manque, c’est le laboratoire, faute de local », explique le docteur Barry.

Dr Mamadou Barry, chef du centre de santé de Tarambaly

Des prestations limitées faute d’infrastructures

Malgré les avancées enregistrées, le centre de santé reste confronté à d’importantes limites. L’absence d’un bloc opératoire et le manque de personnel qualifié empêchent la prise en charge de certaines pathologies.

« Nous traitons toutes les maladies qui ne nécessitent pas d’intervention chirurgicale. Les cas les plus fréquents sont le paludisme, la fièvre typhoïde, les blessures légères, ainsi que les maladies liées à l’hypertension et au diabète », précise le médecin.

Des défis persistants pour le personnel

Le docteur Barry évoque également les principales difficultés qui entravent le bon fonctionnement du centre.

« Le manque d’ambulance constitue un problème majeur. Quand nous recevons des cas que nous ne pouvons pas traiter, nous faisons les premiers soins pour atténuer la douleur, puis nous cherchons un moyen de transférer le patient. Souvent, il faut solliciter l’ambulance de l’hôpital régional de Labé, mais les frais sont à la charge du patient. Sinon, la famille doit trouver un véhicule pour l’évacuation. Le manque de local pour installer un laboratoire est aussi une difficulté, car s’il existait, nous pourrions faire les analyses sur place avant d’établir une ordonnance. Nous souffrons également du manque d’eau : bien qu’il y ait un puits amélioré, cela reste insuffisant. Enfin, il y a le manque de personnel d’État dans toute la sous-préfecture. Nous ne sommes que trois agents », déplore-t-il.

Un appel pressant à l’aide des autorités

Face à ces nombreux manquements, le responsable du centre de santé lance un appel à l’endroit des autorités et des partenaires techniques et financiers.

« Nous avons besoin d’un système d’adduction d’eau à l’intérieur du centre. Ensuite, il nous faut un local ou un bâtiment pour installer notre laboratoire. Enfin, un logement pour le personnel est indispensable, car nous habitons tous ailleurs faute de logement. Nous devons nous relayer pour passer la nuit au centre en cas d’urgence. Si nous avions un logement sur place, cela faciliterait énormément notre travail », conclut le docteur Ousmane Barry.

Laouratou Diallo, pour foutakameen.com

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