Tountouroun : la source du fleuve Gambie menacée de disparition ? Les autorités locales tirent la sonnette d’alarme 

Tountouroun : la source du fleuve Gambie menacée de disparition ? Les autorités locales tirent la sonnette d’alarme 

Située dans le district de Horé Dimma, dans la sous-préfecture de Tountouroun (préfecture de Labé), la source du fleuve Gambie — appelée localement Dimmawol — est aujourd’hui menacée. Cette source, qui alimente l’un des plus grands fleuves d’Afrique de l’Ouest, traverse la Guinée avant de s’écouler dans plusieurs pays voisins. Mais elle se trouve désormais dans un état de dégradation avancée, conséquence de phénomènes naturels aggravés par la disparition de la végétation protectrice.

Les riverains constatent depuis plusieurs années un rétrécissement progressif et un tarissement de certaines rivières issues de la source, notamment en saison sèche. La cause principale réside dans des fissures du sol suivies d’éboulements de terre.

À chaque pluie, la boue dévale et s’accumule dans le lit des rivières, entraînant leur rétrécissement et compromettant l’écoulement normal de l’eau.

« Le problème que nous constatons, c’est que les rivières de la source du fleuve sont en train de se fermer. La fissure de la terre suivie d’éboulements provoque l’ensablement des cours d’eau. Avant, les bananiers qui entouraient la source servaient de barrière naturelle. Aujourd’hui, ces plantations ont disparu, et c’est ce qui fait que la terre tombe dans la rivière », explique Adama Diallo, chef de secteur de Horé Dimma.

Le président du district de Horé Dimma, Abdoulaye Diallo, tire également la sonnette d’alarme :

« Dès que la saison sèche arrive, certaines rivières venant de la source tarissent, ce qui menace directement le fleuve. Avant, ces cours d’eau étaient toujours abondants. Aujourd’hui, c’est tout le contraire. En plus, il n’existe plus d’arbres adaptés pour protéger la source », alerte-t-il.

Les autorités locales affirment qu’elles évitent de couper les arbres qui subsistent autour de la source et procèdent chaque année à des plantations. Toutefois, ces efforts restent insuffisants. Les ONG interviennent parfois pour appuyer les initiatives locales, mais souvent en retard par rapport aux cycles agricoles, ce qui réduit l’efficacité des reboisements.

« Nous avons pris certaines dispositions pour limiter les fissures, mais cela demande beaucoup de moyens financiers que nous n’avons pas. Nous lançons un appel à l’État, notamment au ministère de l’Environnement, pour nous aider à protéger cette source d’eau vitale », exhorte Adama Diallo.

Sans action urgente, préviennent les habitants, la source risque de se dégrader davantage, avec de graves conséquences pour le fleuve Gambie et pour les milliers de personnes qui en dépendent, en Guinée comme dans les pays voisins.

Abdourahmane Baldé et Amadou Bella Diallo, pour foutakameen.com

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