En Guinée, après la remise officielle du projet de nouvelle Constitution au président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, par le Conseil national de la transition (CNT), la course contre la montre est lancée pour vulgariser ce texte fondamental, destiné à devenir la future Constitution du pays après son adoption par référendum. Le référendum est prévu pour le 21 septembre 2025, soit dans un peu moins de deux mois. Les membres du gouvernement, notamment les ministres, sillonnent actuellement villes et villages à travers le pays pour expliquer les grandes lignes du projet en perspective du scrutin référendaire annoncé.
Mais déjà, des voix s’élèvent pour dénoncer une campagne « déguisée » visant, selon certains, à promouvoir la candidature du chef de la junte. Du côté de l’opposition, le programme Simandou 2040 est perçu comme un plan de confiscation du pouvoir.
C’est, en tout cas, ce que laisse entendre Aliou Dalein Baldé, membre du Bureau Exécutif National du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), formation politique dirigée par l’opposant Aliou Bah, actuellement détenu à la prison centrale de Conakry.
« En se fondant sur ce qu’ils sont en train de préparer, Mamadi Doumbouya restera au pouvoir jusqu’en 2040. Je vais vous en faire la démonstration : on a entendu parler de “Simandou 2040”, mais les gens n’ont pas compris le message. Si on prend la nouvelle Constitution, on constate que tout ce que la Charte de la transition interdisait — notamment la non-candidature des membres du CNRD — a été omis. Tout est fait pour qu’il reste au pouvoir, c’est clair pour tout le monde. Et pendant ce temps, on continue de dire qu’il n’a jamais déclaré sa candidature. Pourtant, le porte-parole du gouvernement l’a laissé entendre, et le ministre des Affaires étrangères aussi. Je vous avertis : il sera candidat. J’ai tous les indices », affirme-t-il avec insistance.
Pour étayer ses propos, Aliou Dalein Baldé tente de démontrer les intentions cachées derrière le programme Simandou 2040, qu’il juge révélateur d’une stratégie politique de long terme.
« La transition a commencé le 5 septembre 2021. Nous sommes en 2025, cela fait déjà quatre ans qu’il est au pouvoir. La nouvelle Constitution prévoit un mandat de sept ans, renouvelable une fois. Deux mandats font donc 14 ans, plus les quatre années de transition, cela nous mène à 18 ans. Il a pris le pouvoir en 2021, faites le calcul : on arrive exactement en 2040. C’est leur vision. Et puis c’est un jeune. Tous les projets sont désormais calés sur l’échéance de 2040 », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à l’émission YEWTIDEN de foutakameen.com.
Mamadou Aliou Diallo pour foutakameen.com
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