Un an après la disparition du journaliste Habib Marouane Camara, survenue le 3 décembre 2024, sa famille demeure dans l’angoisse et l’incertitude. À l’occasion d’une conférence de presse tenue ce mercredi 3 décembre 2025 à la Maison de la Presse, son épouse, Mariama Lamarana Diallo, a livré un témoignage bouleversant sur l’épreuve qu’elle endure depuis l’arrestation de son mari, dont le lieu de détention reste inconnu.
Une année de solitude et de détresse
Face aux journalistes, Mariama Lamarana Diallo a décrit « une période très difficile », marquée par la charge familiale, la peur et l’absence de réponses.
« Depuis l’arrestation d’Habib, c’est vraiment une tristesse, des difficultés au quotidien. En tant que mère de famille, il faut que j’arrive à gérer de tous les côtés », a-t-elle confié, la voix tremblante.
Les enfants du couple Camara, eux aussi, sevrés de leur père vivent douloureusement cette absence. L’un d’eux, malade, fait régulièrement des crises nécessitant des déplacements urgents vers les cliniques.
« Imaginez laisser un nouveau-né à la maison pour s’occuper d’un autre enfant en crise… Vous comprendrez ce que je traverse », déplore-t-elle.
Depuis plusieurs semaines, la jeune mère affirme recevoir des appels anonymes, souvent tard dans la nuit.
« Trois fois déjà. Parfois masqués, parfois des numéros inconnus. Quand je décroche, l’interlocuteur coupe », témoigne-t-elle.
Elle dit percevoir ces appels comme des tentatives d’intimidation, sans pour autant renoncer à ses démarches :
« Si c’est pour m’intimider, c’est peine perdue. Je ne vais pas m’arrêter tant que je n’ai pas retrouvé mon mari », l’épouse du journaliste.
L’impact psychologique de la disparition de Habib touche toute la famille. Sa mère, profondément affectée, ne parvient plus à s’alimenter correctement. Son père, déjà affaibli par l’âge et la maladie, voit son état se détériorer.
« Ils sont dans un stress permanent », regrette Mariama Diallo.
Malgré ses démarches, elle dit n’avoir aucune information sur le lieu ou les conditions de détention de son époux.
« Je ne sais pas où il est. Je ne sais pas s’il est en vie ou mort. Je ne sais pas s’il est nourri ou s’il a accès à ses médicaments. Il était malade au moment de son arrestation », rappelle-t-elle.
Elle réitère son appel aux autorités, aux organisations de défense des droits humains et aux médias :
« Je demande seulement qu’on m’aide à retrouver mon mari. C’est tout ce que je veux aujourd’hui », sollicite Mariama Lamarana Diallo.
Un an après la disparition du journaliste, le mystère reste total, et sa famille continue de réclamer vérité et justice.
Houssainatou Bah, pour foutakameen.com

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