Cette décision est motivée par la distance qui sépare la ville de Labé de l’université, le coût élevé des trajets et le nombre insuffisant de bus pour transporter les étudiants.
« Durant les deux années que j’ai passées à Labé, c’était très difficile pour moi. Aller à l’université était un véritable problème. Les étudiants étaient plus nombreux que les bus, car chaque année, le nombre d’étudiants orientés à Labé augmente. Il nous fallait nous lever tôt pour être à l’arrêt de bus dès 5 heures du matin. Parfois, nous restions jusqu’à 18 heures à attendre un moyen de transport pour rentrer en ville, ce qui posait de sérieux problèmes », explique Aïssatou Djouldé Diallo, étudiante en Licence 3.
Depuis qu’elle a déménagé à Hafia, sa situation s’est considérablement améliorée, se réjouit-elle.
« Depuis que nous nous sommes installés près de l’université, tout va bien. Les difficultés sont moindres qu’avant, et le temps que nous passions à attendre le bus, nous l’utilisons désormais pour réviser. En rentrant de la fac, il arrive que nos amies aient déjà préparé à manger », indique Aïssatou Djouldé Diallo.
Bien que sa situation se soit améliorée progressivement, Mamoudou Bah admet que sa première année de licence a été particulièrement difficile.
« En L1, nous avons beaucoup souffert. Pendant les trois premiers mois, nous ne cuisinions pas, ce qui faisait que l’argent envoyé par nos parents était insuffisant. Mais à partir de la Licence 2 et 3, Dieu merci, la situation s’est améliorée, car nous nous sommes habitués », confie cet étudiant en Licence 3.
Contrairement aux témoignages de ses aînés, un autre étudiant affirme que tout se passe bien pour lui.
« Là où je suis, le loyer est abordable. Pour la nourriture, nous nous organisons avec nos voisines, ce sont elles qui préparent pour nous », explique Ibrahima Chérif Bah.
Concernant l’approvisionnement alimentaire, Mamoudou Bah accuse les commerçants du marché hebdomadaire de Hafia d’augmenter les prix des denrées alimentaires lorsqu’ils savent que les étudiants ont touché leurs bourses.
« La difficulté que nous rencontrons actuellement, c’est que les vendeurs du marché de Hafia augmentent les prix des condiments et des denrées alimentaires lorsqu’ils apprennent que nous avons perçu nos pécules. C’est notre principal souci actuellement », déplore-t-il.
Aïssatou Diallo, en première année de licence, a choisi de loger à Hafia malgré le fait que ses parents résident dans la commune urbaine de Labé. Elle explique ses raisons :
« Vu la dangerosité de la route et l’augmentation des accidents de circulation, mon père a jugé préférable que je loge à Hafia. Je reste donc ici et je rentre à Labé le week-end pour revenir le lundi matin. En plus des accidents, le coût du transport est élevé », justifie-t-elle.
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