Violences à N’Zérékoré : le DPJ de Labé accuse l’arbitrage après le retour de la délégation

Violences à N’Zérékoré : le DPJ de Labé accuse l’arbitrage après le retour de la délégation

La finale du tournoi doté du trophée « Général Mamadi Doumbouya », opposant l’équipe de Labé à celle de N’Zérékoré, s’est terminée tragiquement. Ce match, disputé le 1er décembre, a dégénéré en violences, causant de nombreux blessés et des pertes humaines. De retour à Labé, le Directeur préfectoral de la jeunesse (DPJ), Baldé Saïkou Oumar, qui était parmi la délégation sportive de Labé est revenu sur cette journée marquée par des affrontements au stade.

Baldé Saïkou Oumar a expliqué comment les événements se sont déroulés.

« Nous sommes revenus sains et saufs, grâce à Dieu, et je tiens à exprimer ma gratitude pour cela. Le match opposant Labé à N’Zérékoré se déroulait normalement au départ, mais, comme dans toute finale, chaque équipe voulait absolument remporter le trophée. Labé espérait ramener la coupe, tandis que N’Zérékoré voulait la conserver chez eux. Ce qu’il faut noter, c’est que l’ensemble des arbitres étaient originaires de N’Zérékoré, ce qui a suscité des soupçons quant à leur impartialité ».

Il poursuit en ces termes :

« Le match a progressé jusqu’à un certain point où nous avons constaté des décisions injustes de la part des arbitres. Tout d’abord, un carton rouge a été infligé à l’un de nos joueurs, ce qui a provoqué une vive contestation. Même les organisateurs sont intervenus pour demander à l’arbitre d’annuler ce carton, mais sans succès. Malgré cela, nous avons calmé nos joueurs et repris le jeu. Mais peu après, un penalty a été sifflé contre Labé. Nous avons protesté à nouveau, estimant que cette décision était biaisée», explique-t-il.

Le DPJ affirme avoir anticipé les tensions.

« Dès la réunion technique, nous avions averti que si le match n’était pas joué dans l’esprit du fair-play, il valait mieux attribuer directement le trophée à N’Zérékoré pour éviter des affrontements. Mais quand ce penalty a été sifflé, nos joueurs ont protesté. Alors que je me dirigeais vers eux pour comprendre la situation, des projectiles et des pierres ont été lancés depuis la tribune. Même notre entraîneur est venu me demander de continuer le match, mais j’ai répondu que je ne pouvais pas laisser les joueurs jouer sous ces conditions ».

Face à l’escalade de la violence, il a pris la décision de quitter le tterrain pour dit-il, éviter le pire.

« J’ai mobilisé tous les joueurs pour sortir du stade et nous sommes allés vers les agents de sécurité, qui nous ont escortés jusqu’au camp militaire pour assurer notre protection », a indiqué Saikou Oumar Baldé.

Interrogé sur les blessés, le DPJ a apporté des précisions.

« Nous avons eu quelques blessés, y compris moi-même, touché par une pierre. Un joueur a également été blessé à la tête, tout comme l’entraîneur adjoint. Heureusement, ce ne sont pas des blessures graves. Nous rendons grâce à Dieu pour cela », se réjouit-il.

Il a également salué les efforts des autorités de N’Zérékoré.

« Les autorités locales, ainsi que les ministres présents, ont pris soin de nous et assuré notre sécurité. Leur soutien a apaisé nos cœurs. Même lors de notre retour, ils ont mobilisé deux véhicules pour nous escorter jusqu’à Macenta, afin de garantir notre sécurité. Grâce à eux, tous les membres de la délégation de Labé sont revenus sains et saufs», assure le DPJ.

Il est à noter que ces violences ont causé plus de 50 morts tandis que les organisations de défense des droits de l’homme parle d’une centaine de morts. Une délégation gouvernementale conduite par le Premier ministre se rends à Labé ce mercredi 4 décembre pour rencontrer les autorités locales et les sages, en vue de leur présenter des condoléances. Ce après s’être rendues à N’Zérékoré.

Abdourahamane Baldé pour Foutakameen

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