Yembéring-Mali: un calvaire pour les habitants, qui ne peuvent recharger leur téléphone qu’une fois par semaine

Yembéring-Mali: un calvaire pour les habitants, qui ne peuvent recharger leur téléphone qu’une fois par semaine

Depuis l’indépendance de la Guibée, la sous-préfecture de Yembéring n’a toujours pas d’électricité, comme beaucoup d’autres sous-préfectures d’ailleurs. Situation qui paralyse plusieurs activités de cette localité située dans la préfecture de Mali. Les citoyens de Yembéring qui ne disposent pas de moyens sont obligés d’attendre le dimanche, jour du marché hebdomadaire, pour brancher leurs téléphones portables.

Mamadou Lamarana Diallo est un jeune vendeur d’accessoires téléphoniques qui, parallèlement, recharge les téléphones portables pour les citoyens de cette préfecture.

« Actuellement, j’utilise un moteur ou un panneau solaire pour recharger les téléphones des clients. Nous le faisons parce qu’il n’y a pas d’électricité ici, le courant n’est pas encore arrivé à Yembéring. S’il y avait le courant, cela nous aiderait beaucoup. Je travaille chaque jour, mais l’affluence des clients est plus importante le jour du marché hebdomadaire, le dimanche. Ce jour-là, les gens viennent de partout », a-t-il expliqué.

Pour distinguer les téléphones des clients, Mamadou Lamarana utilise une méthode pour ne pas confondre les téléphones de ses clients.

« Pour ne pas mélanger les téléphones, on écrit le nom du propriétaire, car la plupart des gens qui envoient leurs téléphones, on les connaît déjà. Si quelqu’un envoie son téléphone, il reste là pendant qu’on écrit son nom et on le colle sur l’appareil. Pour les homonymes, on ajoute le nom de leur village. Le prix de la recharge est de 1 500 GNF. Si tu envoies ton téléphone, c’est toi-même qui viendras le chercher. Si tu envoies une personne que je ne connais pas, même si elle donne ton nom et celui du village, je ne lui remettrai pas le téléphone », a fait savoir Mamadou Lamarana Diallo.

Malgré cela, il est confronté à d’énormes difficultés : « Nous faisons face à de nombreux problèmes. Les gens sont différents. Certains, même si c’est une batterie qui coûte 15 000 GNF, vont te faire payer. Par contre, d’autres, s’ils perdent leur téléphone, vont te demander de patienter et de chercher doucement ; certains nous demandent même de rembourser. Parfois aussi, on peut échanger les téléphones des clients par erreur, mais on finit par les retrouver. Certains viennent crier sur toi ou veulent être servis en premier, même s’ils trouvent déjà une autre personne avant eux. C’est grâce à cette activité que j’arrive à satisfaire mes besoins », ajoute Mamadou Lamarana Diallo.

Venue brancher son téléphone, une cliente raconte son calvaire : « Quand je viens, s’il y a de la place, je lui donne mon téléphone et je reviens le soir après le marché pour le récupérer. S’il n’y a pas de place, je repars avec et je reviens le dimanche suivant. Parfois aussi, si je ne trouve personne pour envoyer le téléphone à ma place, je suis obligée de patienter. On n’a ni courant ni panneaux solaires. Si ton téléphone est chargé, il peut être utile pour tes besoins sinon, tu es privé de beaucoup de choses », explique Oumou Salamata Dem.

Ce problème de manque de courant ne concerne pas seulement la commune rurale de Yembering. Plusieurs autres localités ne sont pas alimentées par la société électricité de Guibée (EDG)

Boubacar Diallo pour foutakameen.com

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