A l’image de beaucoup de métiers, la mécanique vélo est parmi des métiers jetés aux oubliettes. Si la mécanique moto et automobile attirent considérablement de clients et d’apprenants, c’est tout le contraire chez la mécanique vélo qui n’attire même plus d’apprenants. Peut-être l’une des causes, est la non-utilisation des vélos comme dans les années antérieures. La rédaction de foutakameen.com à travers un de ses reporters s’est intéressé à l’évolution de ce secteur dans la Commune Urbaine de Labé.
Selon des pratiquants de ce métier, plusieurs facteurs sont à l’origine de la disparition progressive de la mécanique vélo. Mamadou Samba Bah évolue dans la réparation des vélos depuis plus de deux décennies. Il explique par quels moyens il a embrassé le métier même si ce n’était pas son métier de rêve.
« Cela fait près de 25 ans que je pratique ce métier. Ce n’était pas mon souhait de le faire, c’est un de mes oncles qui m’a envoyé apprendre ce métier. Mais je ne le regrette pas, car grâce à cette profession, j’ai pu construire une maison, fonder ma famille et subvenir à leurs besoins. Je rends grâce à Dieu », se réjouit notre interlocuteur.
Nonobstant qu’il est parvenu à réaliser beaucoup de chose à travers l’exercice de ce métier que beaux-parents sous-estiment, il le pratique cependant, tant bien que mal. Il égrène un tas de difficultés que les professionnels de ce secteur rencontrent. Ce qui constitue d’ailleurs leur principal handicap.
« Nous rencontrons beaucoup de difficultés dans l’exercice de notre profession. Obtenir du matériel c’est un problème, car la plupart des vélos qui circulent ici proviennent d’Europe, et il est difficile d’obtenir leurs pièces lorsqu’ils tombent en panne. Une autre difficulté est que certains parents envoient les vélos de leurs enfants sans venir les récupérer rapidement. Ces vélos peuvent rester un à deux mois sans qu’une personne vienne les chercher. Si, par malheur, tu perds un vélo, tu es obligé de le rembourser. Ce sont des problèmes que nous rencontrons au quotidien », déplore Mamadou Samba Bah.
Ce ne sont pas les seules difficultés que les mécaniciens vélos sont confrontées. Il y a aussi le désintéressement des parents qui n’envoient pas leurs enfants apprendre ce métier. C’est aussi l’une des causes de la disparition de ce métier.
« J’aimerais avoir des jeunes pour leur apprendre ce métier que j’ai appris grâce à mon maître. Moi aussi, j’aimerais transmettre ce savoir à d’autres personnes pour que quand je ne serais plus là, qu’il y ait des gens capables de prendre la relève. Je demande aux parents de ne pas laisser leurs enfants à la maison sans activité, mais de les amener chez nous pour apprendre ce métier. En Guinée, ce métier n’est pas pris au sérieux, mais c’est un métier d’avenir », rassure Mamadou Aliou Bah qui révèle un autre handicap qui freine leur activité.
« Le fait que les vélos ne soient pas beaucoup utilisés chez nous impacte notre travail, car auparavant, les enfants utilisaient des vélos pour aller à l’école, mais actuellement, la plupart d’entre eux se sont tournés vers les motos, ce qui constitue un véritable handicap à l’évolution de notre métier. Cela nous affecte beaucoup. Actuellement, tu peux réparer deux ou trois vélos par jour, c’est une question de chance », regrette cet autre mécanicien.
Pour faire renaitre ce métier de ses cendres, ces mécaniciens invitent les autorités à organiser des tours de cyclisme en Guinée. En le faisant, ça permettrait de booster leur métier et d’accroître leurs revenus, plaident-ils.
Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com
COMMENTS