Le 7 octobre 2024, les cours ont repris dans les écoles de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, sur l’ensemble du territoire national, conformément au calendrier défini par le département de tutelle. Des dispositions prises pour un bon déroulement des cours, en passant par les conditions d’accès pour les nouveaux prétendants à la formation professionnelle, jusqu’aux filières enseignées, y compris les difficultés auxquelles est confrontées la formation professionnelle à Labé, la rédaction de foutakameen.com a abordé tous ces sujets avec l’inspecteur régional de l’enseignement technique et de formation professionnelle.
Balla Moussa Keita est revenu de long en large sur ces sujets énumérés. Tout d’abord, l’inspecteur a dévoilé les dispositions prises pour un bon déroulement des cours et sur l’effectif total des étudiants qui se sont inscrits à ces écoles au compte de l’année 2024-2025.
« Cette année nous commençons avec un effectif de 3943 étudiants dans tous les programmes d’enseignement technique et de la formation professionnelle, dont 2802 filles et 216 formateurs et encadreurs pour 37 groupes pédagogiques. C’est avec ces effectifs que nous entamons les cours au sein des différentes salles de classes au niveau de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Et les cours évoluent normalement », a confié l’inspecteur qui a décliné les différents programmes enseignés dans les écoles publiques et privées, au compte de la région administrative de Labé.
« Nous avons, au compte de la région administrative de Labé, les écoles de l’enseignement technique public et privé. Quand vous prenez les écoles publiques, elles englobent la filière du génie civil, qui est représentée au niveau du CFP et de l’école régionale des arts et métiers (ERAM) de Labé. Dans la filière du génie civil, vous trouverez la maçonnerie, la conduite de chantier, la topographie et d’autres filières connexes. La soudure et l’électricité bâtiment sont des filières qui font essentiellement partie du génie civil. Il y a aussi des filières telles que l’ENI et le Centre d’Apprentissage et de Formation Professionnelle Secondaire (CAPPS). Le CAPPS, en fait, est une école de seconde chance ouverte aux jeunes dont l’âge se situe entre 7 et 18 ans. C’est une école qui accueille les jeunes qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école ou qui n’ont pas réussi à franchir le niveau d’entrée en 7e ou même le brevet », explique Balla Moussa, qui a de façon particulière, mentionné les différentes filières enseignées dans les établissements privés.
« Au niveau de l’enseignement technique et de la formation professionnelle privé, nous avons pour l’essentiel le secteur tertiaire. Si vous prenez le secteur de la santé, nous avons le niveau BTS, les infirmiers d’Etat les sages-femmes et les préparateurs de pharmacie, qui sont les principales filières pour le secteur de la santé. Il y a également le secteur tertiaire qui englobe des métiers tels que, le secrétariat, la comptabilité et la gestion, ainsi que la douane et l’assurance, qui sont également développés au niveau de ces écoles d’enseignement technique privé », laisse entendre notre interlocuteur qui indique que son département envisage d’intégrer de nouveaux programmes pour les moins lettrés.
« Actuellement, c’est le secteur primaire que nous souhaitons développer avec la vision du gouvernement. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que l’enseignement technique et la formation professionnelle occupent une place très importante dans le développement du pays ».
L’école régionale des arts et métiers (ERAM) a récemment été construite à Labé. Cependant, elle a du mal à fonctionner à causes de plusieurs facteurs, tels que : les conditions d’accès difficiles et du manque d’information sur son existence, alors que selon l’inspecteur, toutes les conditions sont réunies pour accueillir de nouveaux apprenants.
« Quand je pense à l’ERAM de Labé, j’ai beaucoup de peine, car c’est une école qui est bâtie sur 4 hectares, où nous avons tous les équipements modernes. Cependant, le problème d’accès fait en sorte que l’école fonctionne en dessous de sa capacité. J’ai reçu des instructions fermes du ministère de tutelle, demandant que le premier entrepreneur qui sera à Labé en soit directement informé, afin que nous puissions prendre des dispositions pour rendre praticable cette route de quelques 3 km. L’ERAM de Labé forme principalement des cadres moyens au niveau du BTS qui ont obtenu le bac. Le seuil pour intégrer cette école est le diplôme de bac. Ces étudiants sortiront avec un diplôme de BTS (Brevet de Technicien Supérieur) en topographie, en conduite des travaux et en chef de chantier », précise le responsable de l’enseignement technique de Labé.
En dépit de l’existence des infrastructures et des filières, l’inspecteur soulève une autre préoccupation lié au manque des formateurs pour certaines branches, l’impraticabilité de la route qui mène à l’école et l’insuffisance des élèves.
« Il existe également d’autres branches pour lesquelles nous disposons des équipements nécessaires mais qui ne sont pas encore ouvertes, non seulement par manque de formateurs, mais également parce que la route est enclavée, ce qui ne facilite pas l’accès aux étudiants. Il y a aussi la rareté des étudiants, car tous les élèves qui ont obtenu le bac souhaitent poursuivre leur formation à l’université. C’est cette campagne que nous menons dans les cinq préfectures de la région administrative de Labé. Pour dire aux jeunes c’est bon d’aller à l’université mais c’est mieux d’avoir un métier », se plaint-il.
Pour accéder aux écoles de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, des critères sont établis indique l’inspecteur.
« L’accès à ces écoles, comme le Centre d’Apprentissage et de Formation Professionnelle Secondaire (CAPPS), ne nécessite pas de diplôme requis. Cette formation dure au moins deux ans, et l’apprenant sort avec le diplôme de CQP (Certificat de Qualification Professionnelle). Au niveau du CFP, l’accès est conditionné par l’obtention du brevet. L’étudiant a la liberté de choisir la maçonnerie, la soudure et l’électricité bâtiment. C’est la même chose au niveau de la Santé, dans ce que l’on appelle l’École Nationale des Soins de Santé Communautaire. Là-bas aussi, il faut avoir le brevet. Ils forment principalement des ATS (Agents Techniques de Santé), que l’on a renommés Techniciens de Santé Communautaire. Après ce niveau, nous avons les niveaux supérieurs ; pour y accéder, il faut avoir le bac. À ce niveau, vous sortez avec un diplôme de BTS (Brevet de Technicien Supérieur), qui est équivalent à trois ans de formation à l’université. Ce sont les trois catégories de diplômes que l’on délivre, et ce sont les trois paliers pour accéder à l’enseignement technique et à la formation professionnelle ».
Pour ce qui est de frais de formation qui semblent préoccuper les potentiels candidats, l’inspecteur assure qu’ils n’ont pas à craindre à ce niveau.
« Ces écoles de l’enseignement technique et de formation professionnelle sont essentiellement gratuites. C’est-à-dire que l’État prend en charge non seulement la bourse de formation, mais il octroie également une bourse d’entretien aux étudiants depuis trois ans. Cela nous donne l’opportunité de filtrer les entrées et d’accéder à des éléments essentiels. Nous ne payons rien, si ce n’est que les frais d’inscription pour accéder à ces écoles », assurer Balla Moussa Keita.
Selon l’inspecteur régional de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, l’année dernière, Labé a enregistré un taux de réussite de 93% aux différentes examens. Il affirme qu’il souhaite maintenir cette performance aussi longtemps que possible.
Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com
COMMENTS