L’organisation des audiences criminelles exige plusieurs conditions, notamment la présence obligatoire d’un avocat pour assister l’accusé. Cette exigence empêche parfois le parquet de Labé de tenir ces audiences. Le manque de magistrats et l’insuffisance des infrastructures judiciaires constituent également des obstacles majeurs.
Dans un entretien accordé à la rédaction de foutakameen.com, le procureur de Labé, Maurice Onivogui, a évoqué ces difficultés.
« Les difficultés sont souvent d’ordre général, à tous les niveaux. Au niveau de mon parquet, les principales difficultés sont liées à l’organisation des audiences criminelles. Vous savez, lorsqu’une personne est poursuivie pour une infraction criminelle, la loi stipule qu’elle ne doit pas être jugée sans être assistée par un avocat, qu’il soit choisi par l’accusé ou désigné par le tribunal. Pour pallier cela, je suis en contact avec des ONG qui accompagnent déjà le parquet de Labé. C’est l’occasion pour moi de les remercier », explique le procureur.
Maurice Onivogui compte sur l’accompagnement des ONG pour faciliter l’organisation de ces audiences. Il déplore également la détention prolongée de certains accusés sans jugement.
« Je suis sûr qu’ils vont continuer à accompagner le parquet de Labé pour nous permettre d’organiser plus facilement les audiences criminelles, afin que les personnes poursuivies soient fixées sur leur sort. Ce qui me semble difficile, c’est qu’une personne poursuivie pour une infraction, qu’elle soit criminelle ou correctionnelle, soit détenue plusieurs années ou plusieurs mois, puis relâchée ou acquittée. Vous voyez, l’intéressé aurait alors été emprisonné pour rien. Mon objectif est que, lorsqu’une personne est poursuivie, elle soit jugée dans les jours ou semaines à venir et fixée sur son sort. S’il est coupable, qu’il soit condamné ; dans le cas contraire, qu’il soit libéré pour éviter une détention injustifiée », a souhaité Maurice Onivogui.
À noter que le parquet de Labé fait face à un manque de juges, une situation qui semble préoccuper le procureur. Il prend d’ailleurs l’engagement de travailler en étroite collaboration avec la population, ainsi qu’avec les agents de la police et de la gendarmerie, pour assurer le bon fonctionnement de l’appareil judiciaire à Labé.
Boubacar Diallo pour foutakameen.com
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