Réseaux sociaux : comment une simple publication sur une page peut se retourner contre son auteur ?

Réseaux sociaux : comment une simple publication sur une page peut se retourner contre son auteur ?

À l’ère du numérique et des technologies de l’information et de la communication, les pages fleurissent sur les réseaux sociaux comme des champignons, notamment sur Facebook, TikTok, Instagram et bien d’autres plateformes. Chacune de ces pages poursuit des objectifs spécifiques et variés. Si elles offrent de nombreux avantages, tant pour leurs administrateurs que pour les internautes qui les suivent, leur mauvais usage peut avoir des conséquences graves.

Pour mieux comprendre les enjeux liés à ce phénomène grandissant, nous avons interrogé un professionnel de l’information qui a analysé le rôle de certaines de ces pages dans la société.

« Nous vivons une époque où les réseaux sociaux rapprochent les personnes éloignées mais éloignent celles qui sont proches. Aujourd’hui, le nombre de pages explose. Certaines sont créées à des fins commerciales, d’autres pour promouvoir le développement local », explique Alpha Ousmane Bah.

D’autres, en revanche, ont une vocation informative. Un rôle louable, estime le journaliste, mais qui comporte aussi des risques.

« On voit des personnes, qui n’ont aucune formation en journalisme, se procurer un téléphone et un micro, puis créer une page. Dès qu’une information tombe, elles se précipitent sur le terrain pour la recueillir et la partager sans aucun discernement. Elles ignorent la différence entre une information publiable et une information à retenir. Pourtant, une information peut être vraie et, malgré tout, nuire une fois diffusée. C’est ce qu’on appelle la mal-information », précise-t-il.

Avant toute diffusion, un préalable s’impose : la vérification de l’information pour s’assurer qu’elle ne cause aucun tort.

« Beaucoup l’ignorent, y compris certains journalistes. Avant de publier une information sur une personne, il faut obtenir son approbation et lui expliquer l’intérêt de cette publication. Mais certains refusent d’entendre raison. Dès qu’on tente de les sensibiliser, ils répondent qu’ils savent déjà tout », regrette notre interlocuteur.

Face à la course au scoop, Alpha Ousmane Bah met en garde :

« L’important n’est pas d’être le premier à publier, mais de diffuser une information fiable. Il faut toujours vérifier et traiter l’information avant toute publication. Malheureusement, certains journalistes commettent encore cette erreur et oublient les reproches qu’on leur fait. Si ce que tu dis n’est pas meilleur que ton silence, alors il vaut mieux se taire jusqu’à être sûr de la véracité de l’information », conseiller le confrère.

Pour ceux qui pensent que les réseaux sociaux sont un espace sans règles où tout est permis, le journaliste rappelle que la loi s’applique également dans cet univers virtuel.

« Si une personne porte plainte contre vous pour une information publiée sur votre page, c’est la loi sur la cybercriminalité qui s’applique. Vous risquez d’être convoqué par la gendarmerie ou traduit en justice. S’il s’agit d’un média relevant de la Haute Autorité de la Communication (HAC), vous pouvez être sanctionné ou suspendu temporairement. Sur une page personnelle, les conséquences peuvent être encore plus lourdes », avertit-il.

À l’ère où l’information circule à une vitesse fulgurante, il est impératif d’adopter une démarche rigoureuse et responsable. Car une information mal maîtrisée peut, en un instant, se transformer en un véritable danger.

Mamadou Aliou Diallo pour foutakameen.com

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