Ces derniers jours, les réseaux sociaux ont été inondés par les images d’un petit garçon monté dans une voiture « inconnue ». Le chauffeur de la voiture a incité l’enfant à monter afin qu’il le dépose chez ses parents. L’enfant qui était en commission de sa mère s’est précipité pour monter. Le jeune lui a intimidé en prononçant le mot « égorger ». Pris de panique, l’enfant a sauté par la portière de la voiture pour se sauver. L’affaire a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux après que l’homme qui lui a filmé ait posté les images.
En visionnant les images, certains ont dénoncé une démission parentale d’autres ont évoqué une violation des droits de l’enfant. Pour éclairer l’opinion, nous avons rencontré un juriste qui nous explique ce que la loi prévoit dans une telle situation.
Maître Alpha Boubacar Koubia Diallo, juriste, expose la position de la loi guinéenne sur cette question.
« Ce que dit la loi, c’est qu’aucune image d’un individu ne doit être prise sans son consentement. Que ce soit un enfant ou un adulte, l’autorisation est nécessaire. Dans le cas d’un mineur, c’est l’accord des parents ou des représentants légaux qui est requis. Concernant l’image en question, la personne qui a filmé aurait dû obtenir cette autorisation avant de prendre ces images», explique-t-il.
Poursuivant son analyse, le juriste affirme que l’auteur de la vidéo risque des poursuites judiciaires de la part des parents de l’enfant.
« Il a violé deux principes fondamentaux : le droit à l’image et l’interdiction d’incitation aux menaces. Ces infractions constituent une faute juridique grave et peuvent entraîner des poursuites judiciaires», précise-t-il.
À la question de savoir qui peut porter plainte contre l’auteur de cette vidéo, le juriste répond :
« Seuls les parents ou représentants légaux de l’enfant peuvent porter plainte s’ils estiment que cette publication a porté atteinte aux droits de leur enfant. Aller voir les parents après la diffusion ne résout pas le problème, car la vidéo a déjà été publiée, ce qui constitue une infraction », indique-t-il avant d’évoquer les sanctions encourues.
« S’il est poursuivi, il risque une peine d’emprisonnement ou une amende. Tout cela parce qu’il a violé le principe du droit à l’image. Cette publication peut entraîner une atteinte aux droits de l’enfant », précise Maître Alpha Boubacar Koubia Diallo.
Si d’aucuns estiment que la vidéo est éducative, le juriste conseille tout de même aux internautes de toujours obtenir le consentement des personnes qu’ils souhaitent filmer ou enregistrer. Faute de quoi, ils s’exposent aux sanctions prévues par la loi.
Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com
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