Labé: le président des bouchers éclaire sur les difficultés d’approvisionnement en viande à l’approche de la fête du Ramadan

Labé: le président des bouchers éclaire sur les difficultés d’approvisionnement en viande à l’approche de la fête du Ramadan

À moins d’une semaine de la fête du Ramadan, certains citoyens de Labé se plaignent déjà de la rareté et de la cherté du kilogramme de viande. Pour eux, s’offrir de la viande est un véritable casse-tête. En plus de cette pénurie, ils dénoncent également la mauvaise qualité du produit disponible.

Face à cette situation, plusieurs interprétations sont avancées. Pour tenter d’y voir plus clair, nous avons rencontré le président des bouchers de Labé, qui a apporté des explications :

« La situation actuelle est la même que celle de l’année dernière, ce n’est pas un fait nouveau. Tout le monde le sait. S’ils se plaignent de la rareté de la viande, c’est leur droit, mais chaque jour, il y a de la viande à la boucherie. Cependant, je ne dis pas qu’ils peuvent tous s’approvisionner en quantité suffisante. Mais tous ceux qui viennent en trouvent. Nous rencontrons des difficultés pendant le mois du Ramadan, car nous ne sommes pas à l’aise psychologiquement dans la quête des bœufs et même financièrement. Lorsque nous importons les bœufs et les abattons, nous ne récupérons pas toujours notre investissement. À cela s’ajoute le ternissement de notre image. La qualité de la viande varie selon les saisons. Pendant la saison des pluies, elle est meilleure qu’en cette période. Actuellement, lorsqu’on égorge un bœuf, il peut y avoir un manque de 20 kilogrammes, voire plus. Sur le marché, les prix des bœufs sont élevés. Si nous n’achetons pas, nous revenons bredouilles. Si nous achetons, c’est souvent une perte. Mais nous sommes obligés de le faire, car si nous n’égorgeons pas de bœufs pendant le Ramadan, on nous accusera de refuser de vendre », explique Boubacar Kanté.

D’où viennent les bœufs vendus à Labé ? Le président des bouchers répond :

« Nous les importons de Thiaguelbori (Lélouma), Matakaou (Koubia), Kona (Tougué) et de certains petits marchés comme Kankalabé, Pilimini, Sannou, Dionfo et Sarekaly. Ces marchés sont les plus proches, mais nous n’y trouvons pas toujours les bœufs que nous souhaitons. »

Concernant la perte de poids constatée après l’abattage des bœufs, Boubacar Kanté apporte des précisions :

« Cette situation est due aux prix élevés des bœufs par rapport à leur taille et leur qualité. En cette période, ils ne se nourrissent pas suffisamment. Certains bœufs, lorsqu’on les abat, sont estimés à 100 kg, mais au final, nous n’obtenons que 50, 60 ou 70 kg, ce qui représente une grande perte pour nous. Il est très facile pour nous de perdre jusqu’à 500 000 francs guinéens sur un seul bœuf », se plaint le boucher.

Sur la vente du kilo de filet à un prix plus élevé que le tarif officiel du kilogramme de viande, il explique :

« Le kilogramme de viande est vendu à 50 000 francs guinéens. Nulle part dans nos textes il n’est mentionné une vente spéciale du filet. Officiellement, nous ne vendons que du kilo de viande. Cependant, c’est à la demande du client que nous lui vendons du filet. Le boucher ajuste alors le prix pour compenser la perte des os qui sont jetés après avoir retiré la viande. Les responsables des bouchers, tout comme la commune, n’ont jamais réglementé la vente du filet », précise-t-il.

Face aux plaintes des citoyens concernant la rareté et la qualité de la viande, Boubacar Kanté tente de rassurer :

« Nous faisons tout notre possible pour surmonter ces difficultés, mais ce ne sera pas facile, car nous dépendons des marchés d’approvisionnement. Et dans ces marchés, les vendeurs augmentent les prix, ce qui nous complique la tâche. Il est donc normal que les consommateurs se plaignent quand ils ne trouvent pas la quantité de viande souhaitée. »

Le président des bouchers promet de tout mettre en œuvre pour que les habitants de Labé soient suffisamment approvisionnés pendant la fête. Toutefois, il présente ses excuses pour les éventuels désagréments liés à une rupture ou une pénurie de viande.

Mamadou Aliou Diallo pour foutakameen.com

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