Le métier de taxi-moto, pratiqué par toutes les couches sociales dans la commune urbaine de Labé, ne se fait pas sans difficultés. Au-delà du surpeuplement, ces conducteurs sont confrontés à des accidents de circulation et à une insécurité constante. Des problèmes qui impactent négativement leurs conditions de travail. Interrogés par notre rédaction, les syndicats SIFOG et CNTG reviennent sur ces difficultés.
Elhadj Mounir Diallo, premier secrétaire général du syndicat indépendant des forces ouvrières de Guinée (SIFOG), évoque les obstacles rencontrés par lles conducteurs de taxi-moto au quotidien.
« La première difficulté que nous rencontrons ici est l’insécurité à laquelle les taximotards sont confrontés sur le terrain. C’est l’un des plus grands défis auxquels nous faisons face. La deuxième difficulté, c’est que vous pouvez voir un taximotard conduire une moto pendant près de 5 ans, voire plus, alors que cette moto ne lui appartient pas ; il la loue auprès d’une autre personne. C’est une situation récurrente. Actuellement, la poussière qui recouvre toute la ville impacte également notre santé. Ce sont, entre autres, les principales difficultés rencontrées par nos syndiqués sur le terrain », a-t-il déclaré.
Concernant le nombre des conducteurs de taxi-moto inscrits au sein de leur syndicat, le secrétaire général du SIFOG répond :
« Après un an et trois mois depuis le début de l’enrôlement dans notre syndicat, nous avons actuellement 7 500 membres inscrits au SIFOG, sans compter les treize sous-préfectures de Labé et les autres préfectures de la région », explique Elhadj Mounir Diallo.
Son homologue de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), Thierno Abdourahmane Diallo, ajoute ceci :
« Actuellement, nous comptons environ 4 000 taximotards inscrits au CNTG de Labé. Je peux vous dire que ce nombre de 4 000 circule dans toute la ville», révèle ce syndicaliste.
Bien que cette forte présence soit une réussite pour les syndicats, la surpopulation dans ce secteur impacte les revenus des taximotards. Les raisons, il les évoque :
« C’est vrai que cela a un impact négatif sur nos revenus, car tout le monde migre vers ce secteur pour chercher de quoi vivre. Mais nous ne pouvons pas interdire à un citoyen de travailler dans un secteur où nous-mêmes travaillons. Il faut cependant réglementer pour savoir qui peut s’inscrire dans ce métier», précise le secrétaire général de la CNTG.
Durant l’année 2024, le CNTG a enregistré plus de 300 cas d’accidents, selon son secrétaire général.
« Nous avons recensé plus de 300 cas d’accidents signalés à notre niveau en 2024. Parmi eux, il y a eu des blessés graves avec des fractures, et même des pertes en vies humaines», déplore Thierno Pammel.
Selon lui, la responsabilité de ces accidents est partagée.
« L’état des routes est déplorable, ce qui est de la responsabilité de l’État. Mais les taximotards refusent aussi de se former pour apprendre à conduire en ville. Certains roulent de manière imprudente, sans faire la différence entre les zones urbaines et rurales. C’est tout cela réuni qui mène à ces accidents » explique-t-il.
Pour conclure, les deux syndicalistes demandent à l’État de lutter contre l’insécurité, surtout le banditisme qui qui prend une dimension inquiétante.
Abdourahamane Baldé pour foutakameen.com
COMMENTS