Tisserands et vendeurs se plaignent de la contrefaçon du leppi et du N’gara : les autorités invitées à sévir

Tisserands et vendeurs se plaignent de la contrefaçon du leppi et du N’gara : les autorités invitées à sévir

Les pagnes en leppi et en N’gara sont des habits traditionnels peulhs très convoités de par leur qualité et leur beauté originales. Ces pagnes sont le plus souvent sollicités dans les grandes cérémonies, tels que les baptêmes, les mariages ou encore ils sont offerts à des hôtes en guise de cadeaux. Ces pagnes sont une fierté dans la culture et traditions peulh. Cependant, la contrefaçon s’est répandue et a considérablement contribué à leur dévalorisation.

Des femmes vendeuses se plaignent régulièrement de ce phénomène qui constitue un véritable handicap pour l’expansion de leur activité. Cette contrefaçon et l’exportation des tissus étrangers ont porté un véritable coup et aux tisserands et aux vendeurs.

« Avant on revendait jusqu’à 100 à 200 paires mais actuellement on n’arrive même pas à écouler 5 paires. Les Chinois ont piraté le leppi et le N’gara. Nous demandons aux autorités d’interdire l’importation du tissu en Guinée. D’habitude les gens venaient du Sénégal, de la Gambie, de la Sierra Leonne, de la Guinée Bissau et de la Côte d’Ivoire pour acheter les pagnes mais ils ne viennent plus et on ne gagne plus rien », se plaint Tiguidanké Konaté, vendeuse des panges en leppi et en N’gara au grand marché de Labé.

Quel est leur mode opératoire pour pirater ces pagnes pourtant très reconnus pour leur originalité et pour la qualité du travail ? Cette autre vendeuse explique.

« Ils viennent photographier les pagnes et partent confectionner autrement mais dès qu’on voit on sent que c’est contrefait, c’est pas original », indique Mariama Dalanda Diallo.

Cependant, ce n’est pas que la contrefaçon qui impacte cette activité de confection et de vente de leppi et du N’gara. Il y a aussi la conjoncture qui joue un rôle dans la régression de cette activité impactant considérablement sur les différents prix des fils utilisés pour le tissage.

« Avant cette conjoncture, on achetait le rouleau de fils à 65 mille francs guinéens maintenant le rouleau est à 80 mille francs guinéens. On n’a pas usine de transformation du coton. Les fils qu’on utilise pour tisser le leppi noir, viennent de Bamako, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. Mais les leppi de qualité sont ceux confectionnés avec les fils du coton que nous cultivons chez nous qui supportent la chaleur et la fraîcheur », explique ce tisserand qui explique les différents prix du moment. Des prix qui s’expliquent par diverses raisons.

« Nous revendons un complet à 90 mille. Les trois pagnes sont vendus 45 milles francs guinéens. Si nous vendons à ces prix c’est parce que la conjoncture est là sinon le prix normal c’est à 120 mille francs guinéens », laisse entendre le tisserand Daouda Diallo.

Des gens viennent du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, et d’autres pays voisins à la Guinée uniquement pour acheter le leppi et le N’gara afin d’aller les revendre dans leurs pays. Mais l’affluence des clients a drastiquement baissé à cause de plusieurs facteurs, notamment la contrefaçon dont les Chinois sont régulièrement pointés du doigt par les vendeurs et les tisserands.

Aissatou Diallo pour foutakameen.com

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